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Ukraine : des missiles s’abattent sur une gare du Donbass

Marco Wolter | Avec agences
8 avril 2022

Au moins 50 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le bombardement de la gare de Kramatorsk.

La gare de Kramatorsk a été frappée vers 10h30 ce vendredi (08.04)
Image : Seth Sidney Berry/ZUMA Press Wire/dpa/picture alliance

Des missiles ont frappé ce vendredi matin (08.04) la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, alors que depuis plusieurs jours des milliers de personnes tentent de quitter la ville en train pour fuir l’invasion russe. 

"Tout le monde était paniqué, les gens criaient et pleuraient", raconte Natalia, 47 ans, qui a cru qu’elle allait mourrir. "J’ai vu une femme blessée. Elle saignait beaucoup. On l'a emmenée quelque part dans une pièce. Il y avait aussi des personnes blessées. J'ai vu des gens allongés devant le bâtiment. Je ne sais pas si elles étaient blessées ou mortes."

Image : Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy's Telegram channel/dpa/picture alliance

Avec l’armée russe qui renforce ses efforts sur l’est de l’Ukraine, Kramatorsk redoutait de plus en plus d’être frappé à son tour.

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Nate Monk, un bénévole, qui distribuait avec son ONG des repas aux passagers, est passé devant la gare quelques minutes seulement avant l’attaque : "J’y ai vu des centaines, voire des milliers de personnes qui attendaient de monter dans les trains d'évacuation. Puis on a entendu les explosions, elles étaient très proches. Et on pouvait les ressentir... vraiment, vous savez, ça vous prend aux tripes."

Moscou dément avoir mené cette attaque et accuse l’armée ukrainienne d’avoir délibérément visé la gare pour empêcher les civils de fuir.

Berlin et Londres renforcent leur aide militaire

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé une opération "abominable". Le président américain Joe Biden a accusé la Russie d'avoir commis une "horrible atrocité". Le chancelier allemand a estimé que le président russe Vladimir Poutine en portait la responsabilité.

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Olaf Scholz a aussi annoncé que l’Allemagne poursuivrait sa livraison d’armes à l’Ukraine pour renforcer ses capacités de défense.  Il s’exprimait lors d’une conférence de presse à Londres en compagnie de Boris Johnson. Le premier ministre britannique a également fait savoir que l’aide militaire de son pays serait renforcée par l'envoi de missiles antichars et antiaériens supplémentaires.

Image : Andrea Carrubba/Anadolu Agency/picture alliance

Pendant ce temps, l’armée russe s’est totalement retirée du nord de l’Ukraine pour concentrer ses efforts sur l’est du pays, laissant derrière elle des scènes de désolation.

Après Boutcha, Borodianka

Après le massacre découvert à Boutcha, en périphérie de Kiev, les secouristes ont découvert les horreurs dans une autre localité au nord de la capitale. Des dizaines de corps ont été extraits des décombres à Borodianka.

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Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Boutcha n’était que le début :

"C’est bien pire là-bas (à Borodianka), avec encore plus de victimes causées par l’occupant russe. Et que se passera-t-il lorsque le monde apprendra toute la vérité sur ce que les militaires russes ont fait à Marioupol ? Il se passe là-bas, dans presque chaque rue, ce que le monde a vu à Boucha et dans d'autres villes de la région de Kiev après le retrait des troupes russes. La même cruauté. Les mêmes crimes odieux."

Image : Hervé Bar/AFP/Getty Images

A Kramatorsk, sur la pelouse du parvis de la gare bombardée, on pouvait encore voir les restes d’un imposant missile. Il porte une inscription taguée à la peinture blanche, en russe : "A nos enfants". Au moins cinq enfants sont morts lors de ce bombardement.