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PolitiqueUkraine

Ukraine-Russie : l'accord céréalier en danger

14 juillet 2023

La Russie menace de ne pas signer une extension alors que l'accord a permis d'enrayer la crise alimentaire suite à l'invasion de l'Ukraine.

Getreidabkommen für Ukraine verlängert
Image : dpa/Ukrinform/picture alliance

L'initiative dite de la "Mer Noire" permet depuis un an aux navires ukrainiens de transporter des denrées alimentaires, principalement des céréales, sans être interceptés par les bateaux de la flotte russe présents dans la région.

En empruntant des couloirs humanitaires, les cargos ukrainiens ont pu ainsi exporter près de 33 millions de tonnes de céréales.

Mais depuis le mois de mai, la Russie est de moins en moins coopérative. Depuis le 26 juin, elle refuse même, selon Kiev, l'enregistrement de nouveaux bateaux ukrainiens dans cette région.

Les menaces de Poutine

A plusieurs reprises, Vladimir Poutine a menacé de ne pas renouveler l'accord pour des raisons annexes.

Moscou se plaint depuis plusieurs mois d'entraves à un autre accord bilatéral signé en juillet dernier avec l'Onu sur ses exportations d'engrais. La Russie, qui souhaite sa réintégration au réseau bancaire mondial Swift, accuse aussi l'Ukraine d'avoir fait exploser début juin un important pipeline qui servait pour l'exportation d'ammoniac et d'engrais.

Enfin, le pays accuse les Occidentaux d'accaparer les ressources ukrainiennes destinées à l'Afrique et à l'Asie.

Le port d'Odessa est l'un de ceux par lesquels transitent les navires chargés de céréales ukrainiennesImage : Bo Amstrup/Ritzau Scanpix/picture alliance

Des conséquences potentiellement désastreuses

L'Ukraine est un des plus gros exportateurs de céréales au monde. Si un nouvel accord n'est pas trouvé, les conséquences au niveau mondial pourraient être désastreuses avec notamment des risques de pénuries et une hausse significative du prix des denrées alimentaires.

En Afrique, surtout dans l'est du continent, la situation pourrait devenir très difficile. La Somalie, le Soudan du Sud et le Kenya sont les trois pays qui bénéficient le plus de cet accord.

A la Commission européenne et aux Nations unies, l'inquiétude est grande. Les deux institutions mettent ainsi la pression sur la Russie. "La balle est dans le camp de Vladimir Poutine et le monde entier le regarde", a déclaré jeudi dernier la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

La Turquie joue les médiateurs

La Turquie, autre puissance de la région engagée dans les négociations, assure, elle, qu'une prolongation de l'accord est encore possible.

Aujourd'hui, vendredi, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que son homologue russe, Vladimir Poutine, qu'il doit rencontrer en août prochain, avait conscience de l'importance de cette mesure et qu'ils s'étaient mis "d'accord" sur ce point lors d'un appel téléphonique, dont il n'a pas souhaité divulguer la date.

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