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PolitiqueUkraine

Kiev et Moscou ont discuté d'une rencontre Zelensky-Poutine

Marco Wolter | Avec agences
16 mai 2025

A Istanbul, lors de leurs premiers pourparlers directs depuis 2022, l'Ukraine et la Russie sont restés campés sur leurs positions.

Les délégations russe et ukrainienne face à face dans une salle du Palais de Dolmabahçe autour d'une tablée en U. Au milieu, la médiation turque
La rencontre à Istanbul a duré moins de deux heures et laissé l'impression d'un rendez-vous manqué.Image : Ramil Sitdikov/AP Photo/picture alliance

Sans la présence de Vladimir Poutine, sans Volodymyr Zelensky et sans Donald Trump, plus personne ne semblait attendre grand chose des premières négociations directes entre l'Ukraine et la Russie depuis 2022 et le début de l'invasion russe.

La rencontre entre les deux délégations à Istanbul en Turquie s'est finalement tenue ce vendredi (16.05)

Kiev a envoyé son ministre de la Défense. Moscou a dépêché un conseiller de second plan de Vladimir Poutine : Vladimir Medinski, un idéologue nationaliste, chargé après l'invasion de l'Ukraine de réécrire les manuels scolaires d'histoire en Russie. Il soutient la version selon laquelle l'armée russe doit libérer l'Ukraine du fascisme et que Moscou doit se présenter comme rempart des valeurs occidentales décadentes.

Ce même Vladimir Medinski avait déjà été à la tête de la délégation russe en mars 2022, lors des derniers pourparlers directs infructueux entre les deux camps. 

Depuis, la Russie occupe près de 20% du territoire ukrainien et n'a pas bougé sur ses revendications : que l'Ukraine renonce à rejoindre l'Otan, abandonne quatre de ses régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et que cessent les livraisons d'armes occidentales. 

Kiev veut un cessez-le-feu inconditionnel

Ces demandes maximalistes sont soutenues en partie par les Etats-Unis de Donald Trump. Même si le président américain appelle à un cessez-le-feu, pressé de parvenir à un accord de paix, il estime aussi que seules des concessions ukrainiennes peuvent sortir le conflit de l'impasse.

Ce que Volodymyr Zelensky refuse catégoriquement. Son ministre de la Défense est venu à Istanbul pour continuer à réclamer un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours avant de poursuivre les discussions. Cette trêve préalable est soutenue par l'Union européenne.

Depuis l'Albanie, les dirigeants de l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et le Pologne ont appelé à augmenter la pression sur Vladimir PoutineImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Or Vladimir Poutine affirme qu'un arrêt des combats prolongé permettrait à l'armée ukrainienne de se renforcer en recevant des armes de ses alliés, alors que les soldats russes ont aujourd'hui l'avantage sur le front.

C'est dans ce contexte que ce sont retrouvées en début d'après-midi les deux délégations, entourées des médiateurs turcs.

1h40 

1h40 plus tard, la rencontre au palais de Dolmabahçe était terminée. Les deux pays disent avoir discuté d'un cessez-le-feu et de l'organisation d'une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Ils ont concrètement décidé d'échanger un millier de prisonniers de chaque camp.

Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine doit être "la prochaine étape", a ensuite déclaré le négociateur principal ukrainien

Mais au-delà, selon Kiev, la Russie aurait "présenté des demandes inacceptables” avant l'instauration d'un cessez-le-feu.

Si la France affirme que la Russie n'a "pas envie" de conclure un cessez-le-feu, le chancelier allemand Friedrich Merz s'est félicité de la tenue même des négociations, estimant qu'il s'agissait d'un "premier signal, tout petit mais positif".