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En Ukraine, des centaines de tombes découvertes à Izioum

Marco Wolter | Avec agences
16 septembre 2022

Le retrait des troupes russes chassées par l’armée ukrainienne au nord-est de l’Ukraine s’accompagne une nouvelle fois de découvertes macabres.

Un soldat passe au détecteur de métaux dans une fosse commune déterrée dans une forêt près d'Izioum
17 soldats ukrainiens ont été découvert dans une fosse communeImage : Evgeniy Maloletka/AP/picture alliance

A Izioum, une ville qui comptait près de 50.000 habitants et se trouve à mi-chemin entre Kharkiv et Donetsk, plusieurs centaines de tombes ont été retrouvées dans une forêt. Les autorités ukrainiennes estiment qu’il ne s’agit là que d’un des nombreux sites d’enterrements de masse que l’armée russe a laissés derrière elle.

C'est ainsi un terrible air de déjà-vu. Après la découverte du massacre de Boutcha en banlieue de Kiev au mois de mars suite au retrait des troupes russes, voilá que des équipes de recherche creusent le sol d’une forêt près de Izioum. Des croix en bois ont été plantées, l’une porte l’inscription "armée ukrainienne, 17 personnes". 

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D’après Oleg Kotenko, qui est responsable de la recherche de personnes disparues, ce genre de cimetières sauvages se trouvent un peu partout autour d’Izioum. "Nous n'avons pas encore pu récupérer tous ces corps, explique-t-il. La pluie est un obstacle qui nous empêche d'atteindre certains endroits. Nous n'avons pas non plus assez de démineurs. Ils sont occupés à déminer le reste du territoire pour que les gens puissent se déplacer plus librement."  

Certaines tombes pourraient refermer plusieurs corps. Oleg Kotenko estime que beaucoup d’habitants bloqués dans la ville sont morts de faim, par manque de ravitaillement.   

"Centres de torture"

Les images rappellent aussi celles de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, où les habitants enterraient leurs proches dans des champs en périphérie de la ville assiégée par l’armée russe.   

Si Boutcha avait été libéré après quelques semaines de guerre, Izioum et cette zone à l’est del’Ukraine ont été sous contrôle russe pendant plus de cinq mois.

A Balakliïa, où des centres de torture ont été découverts, les habitants ont besoin d'aide humanitaireImage : Oleksandra Indiukhova/DW

Igor Klymenko, le chef de la police ukrainienne, a déclaré que "à ce jour, je peux affirmer qu'au moins dix ‘centres de tortur’ ont été découverts dans des localités de la région de Kharkiv." Six d'entre elles se trouvent à Izioum et deux dans la ville de Balakliïa. 

Enquête internationale 

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Onu compte envoyer rapidement une équipe d’enquêteurs à Izioum pour connaître les circonstances de la mort des personnes enterrées dans ces tombes.  

Sa porte-parole, Elizabeth Throssell, assure que "nous chercherons à savoir s'il s'agissait de militaires ou de civils, et aussi s'ils ont été tués, s'ils sont morts dans le cadre des hostilités ou bien s'ils sont morts du manque d'aide médicale."  

Près de 450 tombes ont été découvertes près d’Izioum selon les autorités locales. Selon des journalistes sur place, au moins un corps exhumé avait les mains liées avec une corde. 

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