1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Guinée: l'opposition rejette les demandes de la junte

20 avril 2022

Les partis politiques ont rappelé que leurs propositions ont déjà été présentées en septembre dernier après le coup d'Etat, mais la junte ne les aurait pas pris en compte.

Le Colonel Mamady Doumbouya, le chef de la junte au pouvoir à Conakry en octobre 2021 lors de la prestation de serment comme président de la transition
Le Colonel Mamady Doumbouya, le chef de la junte au pouvoir à Conakry en octobre 2021 lors de la prestation de serment comme président de la transitionImage : Cellou Binani/AFP

La date butoir fixée par la junte au pouvoir à Conakry pour que les partis politiques aient fait leurs propositions pour la période de transition ne semble pas avoir été entendue par les concernés. 

(Re) lire aussi → En Guinée, des assises nationales diversement accueillies

"Une feuille de route existe déjà"

Ces derniers estiment en effet que cette feuille de route existe depuis des mois mais qu’elle n'aurait pas été prise en compte par les militaires au pouvoir.

Aliou Condé, secrétaire général de l'UFDG, l'Union des forces démocratiques de Guinée, rappelle que "la junte au départ avait demandé à chaque parti ou coalition de préparer une proposition d'une feuille de route pour la transition. Il ajoute que cela veut dire "la définition des éléments de la Constitution, du code électoral, de l'organe de la gestion des élections, du fichier électoral, et du chronogramme. Nous avons déposé ce document depuis septembre 2021".

(Re) lire aussi → Guinée : d'importants cadres du RPG en prison

Le 15 avril s'est ouvert à Conakry le cadre de concertation inclusif, un forum censé faciliter la transition politique. 

La junte, à travers Mory Condé, le ministre de l'Administration du territoire et de la décentralisation, a présenté ce que le pouvoir appelle les dix étapes-clés devant conduire à la restitution de l'ordre constitutionnel, mais sans indiquer quand les militaires souhaitent rendre le pouvoir aux civils. 

(Re) lire aussi →Guinée : fin de la transition en juillet 2025 ? 

Alpha Condé, le président déchu par la junte au pouvoir le 5 septembre 2022Image : AP

Ce document comprend le recensement de la population, l’établissement du fichier électoral, l’élaboration de la nouvelle Constitution, l’organisation du scrutin référendaire ou encore l’élaboration des textes de lois organiques. 

(Re) lire aussi →  La Cédéao en mission en Guinée

Pour Aliou Condé, ceci ne relève toutefois pas des revendications des parties prenantes sur la durée de la transition

"Donc aujourd'hui, on est déjà à près de huit mois de durée de la transition et c'est maintenant que la junte nous demande de donner des explications sur les délais d'exécution des tâches. Or il y a des choses qui ne sont pas à leur place comme le recensement global de la population qui ne relève pas de la volonté du gouvernement, car cela est fait avec le système des Nations unies".

Crainte des sanctions

Fin mars, la Cédéao avait lancé un ultimatum à la junte au pouvoir afin de la forcer à fixer une date pour l’organisation des élections.

"La Cédéao a donné un ultimatum à la junte qui est fixé au 25 avril. Il faut donc trouver quoi dire à la Cédéao pour éviter les sanctions", estime Joachim Baba Milimouno, chargé de la communication au sein de l'UFDG, la junte est sous pression car elle veut éviter de nouvelles sanctions.

L'avenir politique de la Guinée reste donc dans l'incertitude, les autorités militaires se montrant incapables de fixer une date pour les prochaines élections.