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Un an après sa création, quel bilan pour l'AES ?

Zanem Nety Zaidi
16 septembre 2024

Ce lundi 16 septembre 2024 marque le premier anniversaire de l'Alliance des États du Sahel (AES), un pacte de défense entre le Mali, le Niger et le Burkina.

Assimi Goita du Mali, Abdourahamane Tiani du Niger et Ibrahim Traoré du Burkina le 6 juillet 2024 lors du sommet des pays de l'AES
Les chefs de transitions des pays de l'Alliance des Etats du Sahel sont décidés à donner du contenu à leur coopérationImage : Mahamadou Hamidou/REUTERS

Selon la Charte du Liptako-Gourma instituant l'Alliance des États du Sahel, signée le 16 septembre 2023 entre les trois États membres que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger, les États se sont donnés pour mission "d'établir une architecture de défense collective et d'assistance mutuelle pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité". 

Selon le Docteur Fodié Tandjigora de l'Université des lettres et des sciences humaines de Bamako, les progrès de la coopération militaire sont visibles. 

"Sur le plan sécuritaire, on peut dire que des progrès ont été réalisés, car les trois États ont coordonné les mesures de sécurité et se consultent régulièrement sur les questions de sécurité", explique Fodié Tandjigora. 
 
Bien que la coopération ait déjà été établie, la situation sécuritaire dans les trois États reste extrêmement critique.

Quel bilan un an après la création de l'Alliance des États du Sahel (audio)

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Selon un rapport de l’Institut pour l’économie la paix (IEP) le Burkina Faso est arrivé en tête du classement des pays comptant le plus grand nombre de victimes du terrorisme en 2023. Le Mali figurait en troisième position.  

Au-delà de la lutte antiterroriste, Fodié Tandjigora dénonce la difficulté pour les trois Etats, un an après, de mettre en route la relance économique. 

"Le développement reste l'aspect le plus sombre de cette organisation. S'il est clair que des intentions ont été exprimées dans ce sens, il n'y a pas eu de réel progrès dans l'harmonisation de la dynamique de développement économique entre ces trois États", dit Fodié Tandjigora. 

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger vont aussi bientôt lancer de nouveaux passeports biométriquesImage : Mahamadou Hamidou/REUTERS

Une monnaie commune

Les trois Etats envisagent également d'autres projets, comme celui qui a défrayé la chronique en février dernier concernant la création d'une monnaie commune, afin de retrouver leur "souveraineté totale".

Ulf Laessing, directeur de la Fondation Konrad Adenauer au Sahel, estime qu'il sera difficile pour ces trois Etats de réaliser leurs autres projets à part la coopération militaire, étant donné que les 12 derniers mois ont été caractérisés par un déficit économique. 

"Je suis sceptique quant à la réalisation d'autres projets que la coopération militaire, comme la création d'une compagnie aérienne pour les trois pays, ou la sortie de la zone franc pour créer leur propre monnaie", explique Ulf Laessing directeur de la Fondation Konrad Adenauer Sahel. 

La situation sécuritaire dans les États de de l'AES (Alliance des Etats du Sahel) continue à avoir un impact désastreux sur les écoles, qui ont été fermées par milliers durant l’année scolaire écoulée, selon les chiffres de l'UNICEF.   

Enfin, "dans les jours qui viennent, un nouveau passeport biométrique de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) sera mis en circulation, avec pour objectif d'harmoniser les titres de voyages dans notre espace commun", a annoncé le colonel Assimi Goïta chef militaire malien, lors d'une allocution télévisée dimanche soir. 

Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety