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Un an de prison avec sursis pour deux dirigeants de l'ex-RDA

Jean-Baptiste Villard6 août 2004

A Berlin ont été condamnés deux anciens membres du Politbüro, l'organe exécutif du régime de l'ex Allemagne de l'est, au cours du dernier procès concernant les exécutions des fugitifs est-allemands à la frontière. Ils ont été reconnu coupables de complicité d'homicide volontaire. Après quatre années de procédures, Hans-Joachim Böhme et Siegfried Lorenz ont finalement été condamnés à un an de prison, avec sursis.

La Porte de Brandebourg en 1961, juste après la construction du Mur de Berlin
La Porte de Brandebourg en 1961, juste après la construction du Mur de BerlinImage : AP

En tant que membre du Politbüro, Hans-Joachim Böhme et Siegfried Lorenz ont une responsabilité dans l'exécution de trois fugitifs. C'est ce qu' a décidé le tribunal de grande instance de Berlin. A la fin des années 80, Michael Bittner, Lutz Schmidt et Chris Gueffroy ont été abattus tandis qu'ils tentaient de traverser la frontière inter-allemande. Au cours d'un premier procès il y a 4 ans, les deux accusés, aujourd'hui âgés de plus de 70 ans, avaient été relaxés. Mais le jugement a été cassé plus tard par la cour fédérale allemande, l'équivalent de la cour de cassation. Celle-ci avait considéré qu'ils étaient censés rendre plus "humaine" la réglementation en vigueur chez les gardes frontière, et qu'ils ne l'ont pas fait. Le juge du tribunal berlinois a lui motivé sa décision en soulignant qu'ils avaient donné leur accord en tant que responsables politiques aux méthodes de surveillance des frontières. En ce sens il n'ont pas protégé les citoyens de RDA, comme la constitution de ce pays les enjoignait de le faire. Les deux hommes ont été condamnés selon le droit de l'ancienne RDA, à 15 mois de prison dont 10 avec sursis.

Pour Marianne Birthler, ce procès constitue une avancée dans le travail de mémoire de l'histoire est-allemande. La directrice de l'office chargé de la gestion des archives de la Stasi a salué ce jugement qui, selon elle, prouve que les hauts responsables doivent eux aussi rendre des comptes à la justice.

En 1997, le dernier chef de l'Etat communiste de la RDA, Egon Krenz avaient été condamnés à 6 ans et demi de prison pour incitation au meurtre.