A peine le spectacle commencé, il y a déjà une foule sur cette petite place de la vieille ville de Naplouse. Les enfants sont au premier rang, les yeux écarquillés. Sur scène Hicham interpelle le public : qui a déjà voyagé ? qui a déjà vu la mer ? Les bras qui se lèvent sont rares. Ben Reves, un Australien, coordonne ce projet de théâtre interactif.

« Le but principal s'est de faire prendre conscience au monde de la vie sous occupation à travers des histoires, l'art et la musique. On va entendre des personnes qui ont eu leur maison démolie, d'autres qui ont été attaquées par des soldats ou des colons. Mais tout ça n'est qu'un petit exemple de ce que les gens vivent en Palestine »

« Une sorte de thérapie »

Une femme s'approche du micro. Elle raconte cette nuit où les soldats israéliens sont venus sur cette même place en 2002 détruire à coup de bulldozers une maison, tuant les 8 membres de la famille Al-Shubi. Elle parle de son angoisse, du bruit cette nuit-là. Ensuite les acteurs mettent en scène son histoire. Riham fait partie des actrices du bus de la liberté.

« Parfois, certaines personnes viennent et ont cette colère en eux, ils veulent résister. D'autres nous appellent aussi pour qu'on vienne les aider. Et c'est ce qu'on fait. Ce n'est pas juste raconter des histoires, ce n'est pas un spectacle ordinaire. Ce genre de théâtre participatif permet d'aller vers les gens, d'entendre leurs histoires, on leur donne la chance de partager et de s'exprimer. C'est une sorte de thérapie pour eux ».

Le bus de la liberté se rendra ensuite dans plusieurs camps de réfugiés pour terminer sa tournée le 1er octobre près de Bethléem.