Un coup de poker qui vaut le coup
8 décembre 2011« Europe, la phase finale » titre Die Welt. Les Etats-membres doivent comprendre qu'il n'y aura ni gagnant, ni perdant, c'est le destin d'une nouvelle Europe qui est en jeu. La chancelière mise gros dans cette partie de poker, estime le quotidien, mais elle a raison de tenir tête à ses partenaires européens. Il faut inscrire dans les traités l'existence de contrôle budgétaire et de sanctions sévères et automatiques en cas de mauvaise conduite. C'est la seule solution pour rassurer les marchés financiers que des tragédies grecque et italienne ne se reproduiront pas. Die Welt reconnaît néanmoins que la chancelière devra ensuite céder sur la Banque centrale européenne et accepter que la BCE rachète des emprunts d'Etat en crise. Certes, le risque est grand de connaître une inflation incalculable, mais c'est le prix à payer pour cette nouvelle Europe.
Tournant en Russie
Die Zeit consacre un long éditorial à la Russie, où un nouveau vent d'espoir souffle depuis les élections législatives de dimanche. Pour la première fois, une partie de la population tourne le dos à Vladimir Poutine. Ni le contrôle étatique sur la campagne, ni les fraudes n'ont pu empêcher une débâcle électorale. 49%, ça n'est pas assez pour assurer la légitimité d'un régime autoritaire. Surtout que ce score doit être en réalité moins élevé, poursuit l'hebdomadaire. La société russe est en mouvement, se félicite Die Zeit, une nouvelle classe moyenne a émergé. Elle en a marre de ce régime corrompu et souhaite une sécurité sociale et un accès à l'éducation. Vladimir Poutine a deux possibilités, analyse le journal : se moderniser et mettre en place des réformes, mais cela serait autodestructeur ; ou poursuivre sur sa voie et garder à tout prix le pouvoir. Un processus qui échouera aussi en cas de dégradation économique, car Poutine ne pourra plus acheter les manifestants. La Russie semble au bord de la crise politique, conclut Die Zeit.
Des armes allemandes tuent des civils
Un mot pour finir sur les exportations d'armes de guerre par l'Etat allemand. Die tageszeitung commente la publication du rapport annuel du gouvernement, mercredi. Certes, la moitié des armes sont destinées à des pays membres de l'OTAN, mais il faut regarder où va l'autre moitié. Le constat fait par die taz est sévère : alors que l'Allemagne apparaît sur la scène internationale comme un ange de la paix qui refuse l'usage de la guerre, en réalité, en coulisses, elle arme aussi des Etats totalitaires comme l'Arabie Saoudite et des bandes criminelles comme au Mexique. Die tageszeitung conclut que ce nouveau rapport est plus qu'un amas de chiffres : il montre que le gouvernement fédéral tolère que des civils soient tués dans des dictatures avec des armes allemandes.
Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Mireille Dronne