Un mois d'offensive anti-islamiste au Nigeria
14 juin 2013Selon le gouvernement de Goodluck Jonathan, depuis que l'armée a investi l'Adamawa, le Yobe et le Borno, considérés comme des fiefs de la secte islamiste Boko Haram, la vie des populations se normalise de plus en plus.
Selon le vice-président nigérian Namadi Sambo, l'armée a délogé et neutralisé des camps de combattants depuis que le gouvernement fédéral a décrété l'état d'urgence en mai. Il faut dire également que le président Goodluck Jonathan avait ratifié l'interdiction de Boko Haram et de Ansaru, un autre groupe accusé de terrorisme.
Jeudi, le vice-président a tenu à rassurer la sous-secrétaire de l'ONU aux Affaires humanitaires et à l'aide d'urgence, Valérie Amos, en visite à Abuja, la capitale du pays, sur les progrès engrangés sur le terrain de la lutte contre le terrorisme.
Risque de radicalisation
Derrière les déclarations officielles, d'autres voix s'élèvent pour dénoncer le bilan humain des opérations de l'armée. Selon l'ONG de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch, les attaques de Boko Haram et la répression de l'insurrection par les forces de sécurités nigérianes ont fait au moins 3 600 morts depuis 2009.
Pour l'International Crisis Group, œuvrant dans la prévention des conflits, le combat que mène l'armée nigériane contre Boko Haram risque par ailleurs de provoquer une radicalisation de la part de différents groupes terroristes et de rendre le nord du Nigeria encore plus instable et ce alors que des élections sont prévues pour 2015. Pour l'ÍCG, il serait primordial que le gouvernement combatte avec plus de vigueur les problèmes de pauvreté, d'éducation, de chômage et de manque d'infrastructures. Ce combat sur le front social permettrait de réduire les frustrations et l'embrigadement des jeunes.