Un projet pour reconstruire le Darfour
6 avril 2013Pas moins de 400 représentants d'organisations caritatives et de gouvernements sont attendus à Doha dimanche. Les organisateurs attendent beaucoup de cette conférence. Ils espérent d'abord qu'elle attirera l'attention sur le Darfour, une région moins médiatisée ces dernières années. Mais l'objectif premier est de récolter de nouveaux fonds. Jusqu'à présent, l'aide humanitaire a surtout bénéficié à la mission de paix menée par l'ONU dans la région. Pour Jörg Kühnel du programme de développement des Nations Unies, il est temps d'investir dans la reconstruction :
"Cette stratégie devrait permettre de rendre le Darfour autonome pour que la région puisse vraiment développer sa propre économie, son propre maillage social, sa propre administration au niveau local."
Pour cela, le Darfour doit construire des routes, des bâtiments publics, promouvoir l'agriculture et l'industrie. C'est le seul moyen de faire revenir les millions de déplacés qui ont quitté la région. Selon les Nations Unies, la reconstruction coûtera au moins sept milliards de dollars. Khartoum devrait donner un tiers de cette somme. En ce qui concerne les quatre milliards de dollars restants, le Darfour attend beaucoup de la communauté internationale. Mais encore faut-il la convaincre d'investir dans cette région sous tension. Pour Kristin Linke, de la fondation Friedrich Ebert au Soudan, la situation sécuritaire au Soudan est catastrophique :
"La crise humanitaire empire de jour en jour. Il est impossible de mener, ne serait-ce que des petits projets de développement sans le soutien sur place de la mission des Nations Unies."
Plusieurs cas de harcèlement des populations déplacées dans les camps du Darfour par les paramilitaires ont été signalés aux Nations Unies.
La conférence des donateurs de Doha s'inscrit dans le cadre d'un accord de paix que Khartoum a signé en 2011 avec les rebelles de la région. Un accord dont la mise en oeuvre reste limitée puisque plusieurs fractions rebelles, dont les plus importantes, l'ont rejeté.