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Un rescapé de la Shoah pointe la hausse de l'antisémitisme

31 janvier 2019

La montée des nationalismes est un bon terreau pour l'antisémitisme. Un avertissement réitéré au Bundestag à Berlin où les députés allemands commémoraient la libération il y a 74 ans, du camp d'extermination d'Auschwitz.

Deutschland Holocaust Gedenkstunde im Bundestag Saul Friedländer
Image : Reuters/H. Hanschke

Wolfgang Schäuble : "Cela nous fait honte, que les juifs désirent quitter notre pays parce que ne se sentant plus en sécurité"

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Le souvenir de l'holocauste est devenu depuis des années en Allemagne un devoir d'Etat. Les plus hautes autorités du pays - le président et la chancelière - ont ainsi rejoint ce jeudi (31.01.) les députés pour la cérémonie marquant la libération du camp d'Auschwitz par l'armée rouge, le 27 janvier 1945.

Egalement dans l'opinion, on essaie d'entretenir le réflexe du souvenir. Les anciens camps de concentration et autres monuments enregistrent des records de visiteurs.

 

Image : picture-alliance/AP Photo/M. Schreiber

L'antisémitisme en hausse

Les organisations juives se sentent malgré tout de moins en moins en sécurité. Les attaques antisémites ont augmenté en Allemagne. Des sondages indiquent aussi une ascension des attaques antisémites dans 12 Etats européens.

Une préoccupation qui est ressortie devant le Bundestag, dans l'allocution de l'historien israélien Saul Friedländer, lui-même un rescapé de l'holocauste. Réagissant aux critiques parfois acerbes visant le gouvernement israélien, l'historien âgé de 86 ans estime qu'il est "tout à fait légitime de critiquer le gouvernement israélien mais la véhémence et l'ampleur des attaques sont tout simplement absurdes et donnent l'impression d'un antisémitisme voilé."

En Allemagne, les propos tenus l'an dernier par le chef du parti de droite populiste AfD (Alternative für Deutschland) ont suscité un vif débat. Alexander Gauland a ainsi minimisé la gravité de la politique nazie d'extermination des juifs insinuant qu'elle avait été exagérée en proportion de la prestigieuse histoire allemande.

 

Image : picture-alliance/AP Photo/C. Sokolowski

Empêcher la haine sous toutes ses formes

Le président du parlement allemand a quant à lui dénoncé les attaques parfois physiques ciblant les juifs, ainsi que le harcèlement dont leurs enfants sont l'objet à l'école. Une "honte" selon Wolfgang Schäuble, "que les juifs désirent quitter notre pays parce que ne se sentant plus en sécurité. Mais il ne suffit pas d'avoir honte. En plus de la rigueur de la loi, il nous faut tous nous insurger contre l'antisémitisme, le racisme et la discrimination sous toutes leurs formes."

L'historien Wolfgang Benz se veut cependant rassurant. Pour lui, l'antisémitisme a toujours peu d'impact au sein de l'opinion publique allemande. "Quand on considère la protestation déclenchée par les propos d'Alexander Gauland, quand il a tenté de minimiser l'ampleur de la politique de Hitler, on peut dire que l'antisémitisme n'a pas bon écho", affirme l'historien qui martèle : "nous ne nous laissons pas aller à cette rage qui est diffusée par le parti AfD."

Officiellement, l'holocauste perpétré par les nazis a exterminé près de six millions de juifs ainsi que des Roms, des homosexuels et des personnes handicapées. Le 27 janvier de chaque année est consacré au souvenir de ce drame.

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