Un vent de guerre froide dans la diplomatie
6 février 2012Jusqu'à la dernière minute, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a essayé de convaincre son homologue russe Sergueï Lavrov de ne pas utiliser son droit de veto au Conseil de sécurité. En vain. Les représentants des pays arabes présents à Munich n'ont d'ailleurs pas ménagé leurs critiques à la Russie et à la Chine pour ce "non" à la résolution. Néanmoins, le ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, a estimé qu'il était encore possible de faire évoluer la position du Kremlin. Pour de nombreux participants, la Russie a en tout cas montré un comportement qui rappelle celui de l'époque de la guerre froide. Rappelons au passage que la Syrie est un allié traditionnel de Moscou et un bon client en matière d'armement.
Méfiance russe
Vladimir Poutine se méfie de ce bouclier anti-missile, destiné en principe à contrer la menace d'États potentiellement dangereux comme l'Iran.Le candidat à la présidentielle de mars prochain, on le sait, est tenant d'une Russie forte. Il craint que ce système ne puisse se retourner un jour contre la Russie et réclame donc un rôle accru de son pays dans ce projet, avec notamment un droit de co-décision. Une revendication que l'OTAN refuse. Le ministre russe Sergueï Lavrov a mis en garde à la conférence de Munich : la Russie est sur ses gardes, la relation avec l'OTAN doit se faire d'égal à égal. On le voit, une atmosphère plutôt fraîche...
Une voix féminine
C'est celle du prix Nobel de la paix, la Yéménite Tawakkol Karman. Elle a lancé un appel passionné à la communauté internationale pour mettre fin aux tueries en Syrie. Elle a ensuite plaidé pour une participation féminine accrue à cette conférence. Seules trois femmes ont en effet pris la parole officiellement à Munich - Hillary Clinton, la commissaire européenne Nelly Kroes et elle-même - contre 50 hommes ! Le président de la conférence, Wolfgang Ischinger, a promis de faire mieux l'année prochaine.
Auteur : Elisabeth Cadot
Édition : Sandrine Blanchard