Une cinquantaine d'étudiants nigérians tués
1 octobre 2013Les assaillants ont également incendié plusieurs salles de classe. A Gujba, ville où a eu lieu le massacre, le bilan définitif de l'attaque n'est pas connu.
Selon le doyen de l'établissement, Molima Idi Mato, les forces de sécurité continuent de récupérer les cadavres et leurs proches afin de les identifier. Dans ce collège qui compte plus de 1000 étudiants, ceux qui ont eu la vie sauve ont pris leurs jambes à leur cou. Face à ce carnage, le président nigérian, Goodluck Jonathan, se dit perplexe :
« Pourquoi les ont-ils tués? Est-ce pour des raisons ethniques, religieuses? Est-ce parce qu'ils n'aiment pas le président ? On peut se poser des questions et des questions! Etait-ce pour attitrer l'attention sur la pauvreté que vivent certaines personnes ? Une fois que l'on est confronté à ce type de problème, très souvent, on a besoin d'être courageux pour pouvoir avancer. »
La mort d'enfants révolte l'opinion
Lors du carnage, les assaillants ont attaqué les quatre dortoirs masculins et épargné celui réservé aux filles. La quasi-totalité de ceux qui ont été tués étaient musulmans, affirme l'un des survivants, Adamu Usman. Cette situation, selon Ali Kabré, journaliste indépendant installé à Lagos participe à la psychose :
« Les gens ont du mal à comprendre cette violence inutile, inutile parce que ce sont des enfants qui sont tués, ce sont des innocents qui sont tués, ce sont des églises brulées, ce sont des mosquées brulées et attaquées. Finalement, on ne sait pas quel est le but et on est dans une situation où les gens sont un peu révoltés parce qu'ici ce n'est même pas seulement les musulmans qui sont épargnés, ce ne sont pas seulement les chrétiens qui sont attaqués. Tout le monde est victime de ce groupe-là qui dit se battre pour mettre fin à l'impact de l'éducation occidentale au Nigeria. »
Des promesses non tenues
Selon le journaliste Ali Kabré, les dispositifs de sécurité promis par le gouvernement de Goodluck Jonathan n'existent que dans les grandes villes du pays. Par ailleurs, il n'y avait aucun service de sécurité sur le campus de Gujba, malgré les promesses gouvernementales en ce sens a affirmé le doyen de l'établissement, Molima Idi Mato. Il faut dire que le nord-est du Nigeria est placé sous état d'urgence militaire. Le but est de combattre une révolte islamiste menée.