Une figure de la société civile ivoirienne arrêtée
17 août 2020Pulchérie Gbalet fait partie des acteurs des organisations de la société à lancer le mot d’ordre à manifester contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara.
Son arrestation vient allonger la liste des membres des mouvements politiques et de la société civile arrêtés le jour des manifestations anti-troisième mandat de Ouattara.
Depuis lors, Pulchérie Gbalet sait qu'elle était aussi menacée d'arrestation. David Samba, président des indignés de Côte d’Ivoire fait également partie du mouvement de la société civile opposé à toute nouvelle candidature de l'actuel président ivoirien.
Selon des informations, dit-il ‘’c’est à Yopougon qu’elle aurait été enlevée par des gens encagoulés."
"Cet enlèvement a pour but nous semble de l’intimidation. C’est quand même décevant’’, rencherit David Samba.
La thèse de l'enlèvement est aussi confirmée par l’analyste politique Sylvain N’Guessan. Celui-ci estime que cet acte viserait à mettre un terme aux violentes manifestations qui ont fait, en trois jours, 5 morts selon le bilan officiel.
"Elle n’a pas reçu une convocation pour se présenter à un commissariat de sorte à se faire entendre. Si c’était le fait des autorités compétentes, cela viserait naturellement à tuer les futures manifestations dans l’œuf. Une volonté manifeste donc d’intimider les leaders de la société civile en vue de surseoir aux activités et manifestations à venir qui commencent à glaner du monde et qui de surcroit se passent sur une bonne partie du territoire national."
Mobilisation de la société civile
Mais David Samba des indignés de Côte d’Ivoire explique que l'arrestation de Pulchérie Gbalet ou de tout autre leader de la société civile et de partis de l’opposition n’entrave en rien leur détermination d'empêcher Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat.
"L’arrestation de Gbalet Pulchérie ne peut pas arrêter les manifestations. Ce n’est pas possible. Gbalet Pulchérie, certes est arrêtée mais vous verrez que les ivoiriens ne vont pas accepter que Ouattara brique un troisième mandat. Donc, arrêter des gens, ce n’est pas cela la solution. Les ivoiriens sont déterminés à faire respecter la Constitution."
Joint au téléphone pour en savoir un peu plus sur l’arrestation de Pulchérie Gbalet, le porte-parole de la police nationale le commissaire Bleu Charlemagne nous a confié ne pas être au courant.
Mais aux dernières nouvelles, l'activiste ivoirienne serait "détenue à Abidjan dans les locaux de l'Unité de lutte contre le grand banditisme" qui l'accuse "d'incitation à la révolte et d'appel à l'insurrection."
En trois jours, les manifestations de rue contre un troisième mandat du président Ouattara ont fait 5 morts, 104 blessés et près d’une centaine d’arrestation.
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