C'est le magazine allemand FOCUS qui, le premier a révélé l'affaire qui s'est rapidement transformée en scandale. Selon l'hebdomadaire, l'ancien footballeur professionnel et président du club de football Bayern Munich, Uli Hoeness, 61 ans, aurait en janvier dernier avoué l'existence d'un compte bancaire en Suisse, compte jusque là non déclaré aux services fiscaux allemands.

Il aurait déjà payé près de six millions d'euros en arriérés d'impôts. L'ex - footballeur souhaitait ainsi régulariser sa situation fiscale après que l'Allemagne a conclu un accord de double imposition avec la Suisse pour lutter contre la fraude fiscale.

L'accord aurait permis à Hoeness comme à des milliers d'autres Allemands fortunés et « discrets » sur leur revenus d'être blanchis en s'acquittant d'une seule pénalité, leur anonymat étant garanti.

Pourquoi l'affaire est-elle devenue publique ?

Lors de l'adoption définitive de cet accord devant la Chambre haute du Parlement allemand, les représentants de l'opposition sociale-démocrate ont torpillé cette mesure. Maintenant à 5 mois des élections légistatives, le rival de la chancelière Angela Merkel, le social démocrate Peer Steinbrück, a la dragée haute et se félicite d'avoir bloqué l'accord prévu par la majorité, condamnant ceux qui, comme Hoeness, espéraient s'en tirer « anonymement et être amnistiés a posteriori ».

Le parquet de Munich enquête

Selon le journal à grand tirage BILD, Hoeneß, chef du conseil de surveillance de la holding Bayern Munich AG et président du club aurait dissimulé plus de 10 millions d'euros sur un compte caché en Suisse. Ni l' ex footballeur, qui possède aussi une usine de production de saucisses, ni les autorités allemandes n'ont voulu divulguer jusqu'ici le montant des sommes en jeu.

La réputation de Hoeneß est sérieusement ternie alors que lui-même parlait régulièrement de la nécessité d'être « fair-play », intègre et honnête dans le sport comme dans la vie. Lui qui se voulait l'autorité morale du football allemand, avait proclamé il y a quelque temps dans les colonnes de la Bildzeitung : « Je sais bien que c'est idiot, mais je paie mes impôts au prix fort». Aujourd'hui, de nombreuses voix demandent déjà la démission de l'ex- idole de tous ses postes au Bayern Munich.