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Médiation religieuse pour dénouer la crise sociale au Tchad

Blaise Dariustone
13 février 2018

Les chefs religieux tentent de favoriser le dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux et lancent un appel à la retenue de part et d'autre.

Tschad N’Djamena Treffen der Zivilgesellschaft
Image : DW/Dariustone Blaise

"Le gouvernement et les partenaires sociaux sont d’accord pour le dialogue"

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Après plus de deux semaines de grève générale illimitée des fonctionnaires, qui exigent l'annulation des mesures d'austérités prises par le gouvernement pour juguler la crise économique que traverse le pays, les leaders de différentes confessions religieuses estiment que le durcissement des positions entre gouvernement et partenaires sociaux risque d'avoir des conséquences fâcheuses. Raison pour laquelle ils ont engagé depuis jeudi 8 février une tentative de médiation.

Le gouvernement et les syndicats  doivent faire preuve de retenue et aller au dialogue, déclare Cheick Abdouldaim Abdoulaye Ousmane, le président du conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad. "Nous avons rencontré d'abord le Chef du gouvernement qui est le Premier ministre, nous l'avons écouté. Ensuite on est allé vers les syndicats et aussi les acteurs de la société civile. Dans toutes nos démarches, nous avons appelé le gouvernement et les syndicats au dialogue pour trouver des solutions qui puissent nous faire sortir de cette crise. Le gouvernement et les partenaires sociaux tous, sont d'accord pour le dialogue."

Les Tchadiens manifestent depuis des mois contre l'austéritéImage : DW/D. Blaise

Écouter les acteurs sociaux

L'initiative est à saluer, souligne Abderamane Ali  Gossoumian, Coordinateur du Comité de suivi de l'appel à la paix et à la réconciliation (CSAPR). Néanmoins, les autorités religieuses ne doivent pas simplement demander aux uns et aux autres de faire la paix sans un dialogue franc.

 "Les religieux doivent pour une fois demander au gouvernement de pouvoir écouter sa population, écouter les acteurs sociaux. Prendre en compte également leurs revendications, ce que nous ne voyons pas pour l'instant se faire. Donc, il ne suffit pas simplement de tenir des rencontres avec les acteurs sociaux ou les acteurs de la société civile pour leur demander de faire la paix. Et ne pas dire avec une certaine franchise au gouvernement  qu'il a une certaine responsabilité dans la résolution de cette crise."

Pendant ce temps, les manifestations contre ces mesures d'austérité ne faiblissent pas au Tchad. Samedi, N'Djamena, la capitale, s'est réveillée sous un concert de casseroles, de sifflets et de pneus en flamme dans les rues.  Une centaine de personnes ont été arrêtées à la suite de ces manifestations.

Le gouvernement règle sa dette intérieure

Le gouvernement tchadien a annoncé avoir débloqué près de 13 milliards de FCFA pour payer la dette intérieure. Selon le ministre des Finances, le versement pourrait débuter mercredi. Il a pour objectif de soulager les opérateurs économiques, relancer l'économie nationale et répondre aux urgences sociales supportées par ces opérateurs. Une enveloppe de 40 milliards de Francs CFA est également prévue ultérieurement pour les grandes entreprises.