"IIlégaux et injustifiés" : c'est ainsi que le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis en acier et en aluminium, a qualifié le passage de la surtaxe de 25% à 50% de droits de douane.

Pour le ministre de l'Économie mexicain, Marcelo Ebrard, dont le pays exporte à hauteur de 80% vers les Etats-Unis, la mesure est "absurde". Il a indiqué que le Mexique demanderait vendredi à en être exempté.

Les raisons de la surtaxe

Avec l'entrée en vigueur déjà d'une surtaxe de 25% le 12 mars dernier, le secteur de l'acier et de l'aluminium a été le premier concerné par les droits de douane voulus par le président américain, dans sa volonté affichée d'inciter à investir aux Etats-Unis.

Donald Trump a justifié sa décision de doubler désormais ces taxes sur l'acier et l'aluminium via un décret.

Il s'agit, explique cet décret, de "s'assurer que les importations ne mettront pas en péril la sécurité nationale", car, précise le texte, "même si les droits de douane imposés jusqu'ici ont apporté un soutien essentiel aux prix sur le marché américain", ils n'ont pas permis à ces industries de développer et de maintenir un taux d'utilisation des capacités de production suffisant pour "leur pérennité et au regard des besoins de la défense nationale".

Chine et UE en état d'alerte

 Grand adversaire des Etats-Unis sur le plan commercial, la Chine suit avec attention l'évolution de la situation. La semaine dernière, le président américain a accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l'accord de désescalade, signé mi-mai à Genève, en Suisse, et menacé de relancer la guerre commerciale avec la Chine.

L'Union européenne, elle, espère arriver à un accord avec Washington, alors que l'heure est aux discussions, mais se dit en même temps prête à répliquer en cas de hausse la ciblant spécifiquement.

Le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a exprimé ses regrets concernant les surtaxes douanières imposées, mercredi par Donald Trump, aux importations d'acier et d'aluminium. Une décision "qui n'aide pas" les discussions commerciales en cours, selon lui.

Si un pays s'en sort pour le moment bien, c'est le Royaume-Uni. Londres a été exempté de la nouvelle hausse et voit son taux rester à 25%. Il s'agit de laisser le temps aux négociateurs britanniques et américains de boucler leurs discussions et faire entrer en vigueur un arrangement commercial, annoncé le mois dernier. Ce dernier est censé réduire à zéro les droits de douane du secteur sidérurgique britannique.