Après que des dizaines de malades du choléra sont décédés dans le camp de Kanyarutshinya, en territoire de Nyiragongo, il était urgent que les mesures de prévention soient renforcées, a déclaré le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima, lors du lancement officiel de la campagne de vaccination ce mercredi (25.01) 

Selon lui, "pour pouvoir enrayer efficacement l'épidémie, il est crucial de renforcer les mesures de prévention du choléra dont la vaccination est l'un des éléments essentiels. Pour ce faire, toute personne âgée d'une année et plus recevra gratuitement une dose du vaccin oral afin de se protéger." 

Clémentine Sadiki est une déplacée interne. Elle a été parmi les premières personnes à bénéficier du vaccin mais elle regrette que les doses n’aient pas été distribuées plus vite. Elle déplore ainsi cinq décès dans sa famille. "Dans notre site de Kanyarutshinya, cinquante personnes, voire plus, sont déjà décédées du choléra. Cinq personnes de ma famille sont aussi mortes, deux hommes et trois femmes. J'ai horreur de cette épidémie, c'est pourquoi je viens de me faire vacciner", raconte-t-elle. 

"Fort engagement"

Plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues pour recevoir le vaccin contre le choléra dans la zone de santé de Nyiragongo. La mobilisation observée satisfait l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Le docteur Jean-Bruno Ngenze, chef du bureau de l'OMS dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. "Nous avons reçu 364.150 doses, nous avons une cible autour de 364.137 personnes qui seront vaccinées en une dose car c'est une vaccination réactive. Nous sommes contents d'observer un fort engagement du côté des autorités politiques tant nationales que provinciales, et aussi un engagement au niveau de la communauté", se félicite-t-il. 

Cette campagne intervient après de nombreux décès dans le camp de déplacés de Kanyaruchinya, au nord de Goma, en raison des conditions difficiles de vie qui ne permettent pas le respect des règles d'hygiène.