Vers un nouvel état-major européen
6 mars 2017Les ministres européens de la défense et des affaires étrangères sont en réunion aujourd'hui à Bruxelles, ville censée accueillir ce nouveau centre de commandement commun aux pays membres de l'UE.
Le mouvement s'accélère suite au Brexit et à Trump
Deux grands événements ont ébranlé les Européens ces derniers mois : le « oui » britannique au Brexit et l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis. Le président américain a annoncé une baisse de son engagement dans l'OTAN et presse ainsi les Etats européens à revoir à la hausse leur budget militaire. Ceci a relancé les discussions – animées ! – sur une politique commune en matière de défense, comme en témoigne Michael Gahler, expert en questions militaires de la CDU au Parlement européen :
« J'ai l'impression que ce débat peut ressouder l'Union européenne, alors que nos positions ont divergé sur d'autres sujets comme les réfugiés. »
Le nouvel état-major des missions européennes, basé à Bruxelles, devrait être opérationnel dès courant mars. Au départ, il s'occupera de coordonner les missions de formation militaire de l'UE, au Mali, en Somalie et en Centrafrique.
« Jusqu'à présent, le commandement relève d'états-majors nationaux. Mais il faudrait que cela soit coordonné à Bruxelles, car c'est ici que tout est planifié. »
Un projet à ses débuts
Certains critiquent un début timide de mise en commun, étant donné que les états-majors nationaux ne disparaîtront pas pour autant. La mission « Sophia », contre les passeurs en Méditerranée, restera dirigée depuis Rome, par exemple. Les missions dont il est question pour commencer sont celles sur lesquelles un consensus est plus facile à obtenir, c'est-à-dire celle qui n'ont pas de mandat robuste. Günther Oettinger, représentant de l'Allemagne au sein de la Commission européenne :
« Dans les dix prochaines années, il n'y aura pas d‘armée européenne. Mais il y aura une stratégie de défense commune. »
La coopération doit également être renforcée avec l'OTAN, notamment dans la lutte contre la cybercriminalité.