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Vers une aide financière pour la Grèce

29 avril 2010

Les tractations européennes sur l’aide à apporter à la Grèce continuent d’alimenter les commentaires de la presse allemande.

Image : AP

Athènes a besoin d'un soutien financier bien plus important que prévu pour sortir de la crise et l'Union Européenne s'inquiète pour la stabilité de sa monnaie commune. Mais pendant longtemps Berlin a traîné des pieds et exigé plus de mesures d'austérité en Grèce avant d'accepter d'ouvrir sa bourse.


En Grèce, les tensions sociales augmentent et la population descend dans la rue pour protester contre les mesures d'austérité du gouvernement.Image : AP

Quand est-ce qu'un pays est en faillite ? s'interroge la Frankfurter Rundschau. Quand ses dettes atteignent 120% de son PIB comme la Grèce ? Cela dit, les dettes du Japon sont de presque 200%, c'est le pays le plus endetté au monde. Quand on a un déficit public de 13,6% comme les Grecs ? Pourtant l'Angleterre et les Etats-Unis connaissent des déficits tout aussi élevés et se portent encore bien. Non, un pays est en faillite quand il ne reçoit plus de crédits. Plus il y a d'investisseurs qui pensent qu'un Etat a du mal à rembourser ses dettes, plus le pays bénéficiaire doit s'acquitter d'intérêts élevés. Et plus ces intérêts sont élevés, plus il y a de chances que le pays ne puisse jamais rembourser ses dettes.

Le président du Fonds Monétaire International Dominique Strauss-Kahn est venu à Berlin pour tenter de convaincre la chancelière allemande Angela Merkel d'abandonner ses réticences à accorder une aide à la Grèce.Image : picture-alliance/dpa

La Tageszeitung montre du doigt les agences d'évaluation financière comme Standard and Poor's, qui ne font qu'aggraver la crise selon le journal. Malgré les mauvaises notes accordées à la Grèce, cela ne fait aucun doute que les pays de la zone Euro viendront en aide à Athènes, car pour l'union monétaire, un défaut de paiement serait beaucoup plus grave et reviendrait beaucoup plus cher qu'une aide ponctuelle. Les trois agences de notation qui dominent le marché se sont définitivement discréditées en donnant pendant des années la meilleure note à des titres toxiques et en déclenchant ainsi la crise financière. Jusqu'à présent, rien n'indique qu'elles soient plus compétente pour évaluer la capacité d'un Etat à rembourser ses dettes.

Pour la Süddeutsche Zeitung, c'est le gouvernement allemand qui sème le trouble sur les marchés financiers. La coalition entre conservateurs et libéraux n'a plus qu'un seul objectif : ressortir à peu près indemne des élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie. Mais ce qui énerve déjà sur la question des impôts – le fait de devoir attendre que le scrutin soit passé pour obtenir un concept concret – représente un véritable danger dans le cas de la Grèce. Le pays européen est au bord du gouffre et malheureusement, les marchés financiers internationaux ne tiennent pas compte des rendez-vous électoraux dans les provinces allemandes. Avec son comportement, le gouvernement risque de causer des dégâts importants.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Sandrine Blanchard