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Vers une cure de jouvence pour le SDF camerounais

Henri Fotso
16 janvier 2018

Depuis que Ni John Fru Ndi, le leader du Social Democratic Front (SDF) a laissé entendre qu'il comptait démissionner, les spéculations vont bon train. Ce qui est certain, sa succession attire beaucoup de candidats.

Wahl in Kamerun
Image : dapd

"L'usure amène une personne à penser à passer la main"

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Ni John Fru Ndi se dit désormais usé, et sa démission semble probable d'ici le prochain congrès de son parti en février. Ouverture de la voie à des candidats plus jeunes que lui, ou feinte politique pour voir qui seraient ses adversaires au sein de son parti, le SDF ? Adversaire traditionnel du président Paul Biya depuis plus de deux décennies, Ni John Fru Ndi a en tout cas laissé entendre, lors de la dernière réunion du bureau exécutif de son parti qu'il était désormais âgé et fatigué par la maladie.

L'information qui a surpris plus d'un est confirmée à la Deutsche Welle par Célestin Djamen, membre du bureau que dirige le leader de l'opposition camerounaise : "les éléments qu'il a donnés semblent tout à fait nous conduire à penser qu'il peut ne pas être candidat à l'élection présidentielle. Et qu'il pourrait même ne pas être candidat à la présidence du parti", assure-t-il avant d'affirmer avec prudence qu'en matière de candidature, "c'est d'abord une question individuelle. Ses propos ont été indicatifs, mais pas affirmatifs."

 

Ni John Fru Ndi a laissé entendre qu'il était fatiguéImage : M. Happi

Coup de tonnerre

Jeanne Edwige Songue du Mouvement pour la nouvelle indépendance et la démocratie a même du mal à y croire : "Incroyable, peut-être que le mot est très fort. Mais quand on regarde un peu quand même les dernières années, la nouvelle a du mal à passer, dans la mesure où l'on ne s'attendait pas à ce que Fru Ndi, du jour au lendemain, annonce qu'il se retire" lance cette femme politique camerounaise au micro de la Deutsche Welle.

Mais pour l'homme politique Anicet Ekane, un des soutiens de John Fru Ndi en tant que candidat unique de l'opposition en 1992, la démission du leader de l'opposition ne serait que logique. Il invoque l'âge avancé de l'opposant en indiquant surtout que "l'usure à la tête d'un parti amène normalement une personne sensée à penser à passer la main."

 

Image : DW/M. Kindzeka

Bonne nouvelle

Pour Ndogmo Fils Valentin, membre du comité d'organisation du Manidem, la démission de Fru Ndi devra libérer les énergies dans le SDF et dans l'opposition en général. À en croire Monsieur Ndogmo, son parti le Manidem a déjà connu l'alternance une quatrième fois à sa présidence, raison pour laquelle dit-il, "si Fru Ndi a vu qu'il était temps et qu'il copie le bon exemple du Manidem, on pense que ça va libérer les énergies au sein du SDF, et ça va faire sortir du bois ceux qui avaient des ambitions cachées. C'est donc une bonne chose pour la scène politique camerounaise."

Ni John Fru Ndi est né le 7 juillet 1941. A 77 ans bientôt, il est le cadet de huit ans du président Biya. La nouvelle de sa démission probable enfle au moment où un embryon de regroupement de l'opposition a récemment vu le jour à Yaoundé, choisissant l'ancien bâtonnier anglophone, Akéré Muna, comme son candidat unique lors de la prochaine élection présidentielle au Cameroun.