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Victoire surprise d'Abdelmadjid Tebboune en Algérie

13 décembre 2019

L'homme de 74 ans est soupçonné d'être soutenu par le chef de l'armée. Abdelmadjid Tebboune hérite d'un pays plongé dans la contestation et une partie des Algériens croit que le scrutin maintient le régime Bouteflika.

Algerien Abdelmadjid Tebboune Wahlsieger Präsidentschaftswahl
Abdelmadjid Tebboune (74 ans), est le 8ème président algérien (12.12.19)Image : picture-alliance/AP/F. Guidoum

"Abdelmadjid Tebboune fera ce qui lui sera dicté"- Hichem Aboud

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Les résultats de la présidentielle sont contestés par une partie de la population. Une foule de manifestants est encore descendue vendredi (13.12.19.) dans la rue pour s'opposer à la victoire proclamée d'Abdelmadjid Tebboune. Cet homme de 74 ans, diplômé de l'Ecole nationale d'administration, membre du Front de libération nationale (FLN, parti de l'ex-président Bouteflika) et plusieurs fois ministre, a été déclaré élu 8e président de l'Algérie avec 58,15% des voix.

Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi est le premier chef d'Etat étranger à le féliciter. Quant au président français Emmanuel Macron, il dit prendre note de cette victoire et appelle au dialogue.

Elu dès le premier tour, Abdelmadjid Tebboune est pourtant cité dans de nombreux scandales et était présenté, à tort ou à raison, comme étant le candidat de l'armée.

Analysant cette victoire, Hichem Aboud, ancien agent des renseignements algériens et auteur de l'ouvrage "la mafia des généraux" pense que c'est le résultat "d'une guerre de clans atroce au plus haut sommet du commandement militaire". A 74 ans, "Abdelmadjid Tebboune finira son mandat à 79 ans sur une charette comme Bouteflika", commente Hichem Aboud. 

"Je tends ma main au +Hirak+ pour un dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle", a déclaré le nouveau président élu. Mais pour Hichem Aboud, le comportement d'Abdelmadjid Tebboune à l'égard du mouvement de contestation dépendra "de la marche qui lui sera dictée". Il se montre cependant convaincu que le pouvoir n'osera pas déployer l'armée contre les manifestants car "cela risque de se retourner contre eux", explique-t-il.

Ecoutez l'interview, en cliquant sur l'image ci-dessus.

Jeudi (12.12.19.), des centaines de manifestants étaient descendus dans la rue pour dénoncer la tenue du scrutin. Mais les forces anti-émeutes de la police les ont chargés et il y a eu de nombreuses interpellations.