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PolitiqueUkraine

Viktor Orban appelle Kiev à un cessez-le-feu

Marco Wolter | Avec agences
3 juillet 2024

Le Premier ministre hongrois, proche de Vladimir Poutine, a effectué sa première visite en Ukraine, alors que la Hongrie a pris la présidence tournante de l'UE.

Volodymyr Zelensky se tient à côté de Viktor Orban
Volodymyr Zelensky avait déjà rejeté dans le passé l'idée d'une trêve, estimant que Moscou l'utiliserait pour se renforcer.Image : Zoltan Fischer/Hungarian PM's Press Office/MTI via AP

C’était sa première visite en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, en février 2022. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban était ce mardi (02.07.2024) à Kiev, non seulement en tant que chef du gouvernement de la Hongrie, mais aussi avec la casquette de président en exercice du Conseil de l’Union européenne. Une visite scrutée de près, alors que Viktor Orban entretient des liens étroits avec Vladimir Poutine.

La Hongrie a pris la présidence tournante de l’Union européenne ce lundi 1er juillet et ce pour six mois.

Le Premier ministre eurosceptique et d’extrême-droite est connu pour ses dérives antidémocratiques, valant à la Hongrie des bras de fer permanents avec les institutions et la justice européennes.

A Bruxelles, le malaise est d’autant plus grand que Viktor Orban est un admirateur de Vladimir Poutine. Il qualifie l’invasion russe d'"opération militaire", reprenant ainsi l’expression consacrée par le chef du Kremlin pour éviter de parler de guerre.

Les "initiatives" du président ukrainien, "prennent beaucoup de temps, sont lentes et compliquées en raison des règles de la diplomatie internationale", a argué Viktor Orban à KievImage : Zoltan Fischer/Hungarian PM's Press Office/AP Photo/picture alliance

Blocages à tous les étages 

La Hongrie a ainsi tenté de bloquer une aide militaire européenne de 50 milliards d'euros à l’Ukraine, finalement validée avec du retard. Budapest désapprouve les sanctions de l’UE contre la Russie.

Viktor Orban aurait conditionné son feu vert à la nomination du nouveau secrétaire général de l’Otan, le néerlandais Mark Rutte, à l’assurance que la Hongrie ne serait pas obligée de participer aux activités de l’Alliance atlantique en Ukraine.

Enfin, la Hongrie Viktor Orban s'était aussi farouchement opposé à toute discussion d'adhésion à l'UE pour l'Ukraine, avant de finalement céder.

C’est donc dans ce contexte qu’il s’agit de placer les déclarations d’hier du dirigeant hongrois à Kiev.

La Russie a tenté de parasiter la visite par un entretien téléphonique entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue hongroisImage : Sputnik/Grigory Sysoyev/Pool via REUTERS

Orban plaide pour un cessez-le-feu

Même s’il a assuré vouloir "améliorer" ses relations bilatérales avec l’Ukraine, Viktor Orban a appelé l’Ukraine à “considérer rapidement la possibilité d’un cessez-le-feu" pour "accélérer les négociations de paix".

Voilà une approche qui va non seulement à contre-courant des alliés européens de l’Ukraine, mais aussi et surtout de Kiev, qui estime que toute trêve profitera au Kremlin en donnant davantage de temps à la Russie pour renforcer son armée. Aussi, l’Ukraine veut un retrait des troupes russes de son territoire occupé avant toute négociation.

Le président Volodymyr Zelensky n’a d’ailleurs même pas réagi à l’appel de Viktor Orban.

Il a préféré interpréter la visite du président en exercice de l’UE comme le signe que l’Ukraine est une priorité pour l’Europe. Il a également plaidé pour le maintien "à un niveau suffisant" de l'aide militaire, là où Viktor Orban n’a cessé de freiner des quatre fers depuis le début de la guerre.

Plus tard dans la journée, Volodymyr Zelensky a aussi affirmé avoir demandé au Premier ministre hongrois de "rejoindre" les efforts de paix de son pays.