Violences derrière les barreaux
20 août 2012L'étude a éte menée dans 33 prisons allemandes, où des urnes ont récolté les formulaires de quelques 6400 détenus, dont l'anonymat était garanti, pour éviter toutes représailles. Un détenu sur quatre a été victime de violence les 4 semaines précédant l'enquête. Et 7% des personnes interrogées avouent même avoir subi des violences sexuelles.
Violence brutale et permanente
Dans la cour, les douches, les ateliers : aucun endroit ne semble sûr lorsque les agents de surveillance sont absents. Et elle n'épargne pas non plus les plus jeunes, que du contraire. Professeur Christian Pfeiffer, directeur de l'Institut de recherches en criminologie de Niedersachsen, et auteur de l'étude :
« Que ce soit justement au sein des jeunes détenus qu'il y a beaucoup de violence brutale, montre clairement que notre concept pédagogique est mauvais. Penser que, si on aménage une cohabitation avec six pièces individuelles, puis un salon, une cuisine et une salle de bains... automatiquement, les détenus se comporteront bien. Non, ça ne fonctionne qu'en présence des agents pénitentiaires. Dès qu´ils sont partis et que les cellules sont à nouveau ouvertes, la violence reprend. »
Besoin de plus de surveillance
Selon l'institut, plus de caméra de surveillance et d'agents pénitentiaires sont notamment nécessaires pour identifier les auteurs d'actes violents. Mais il faut également arrêter de durcir le droit pénal, principalement envers les jeunes.
« Les taux de récidive sont extrêment élevés en détention préventive, alors qu'ils sont plus faibles, en liberté conditionnelle. Pour moi, ça n'a donc pas de sens. En prison, on est brutalise, on apprend que seul le droit du plus fort garantit la survie. Voilà tout. »
Cela dit, les ministères de la justice de certains Etats régionaux ont critiqué cette étude. Avançant pour leur part des chiffres bien moins alarmants. On l'aura compris, le sujet est sensible. Une chose est sûre : ce qu'il se passe à l'ombre des prisons est une réalité trop souvent ignorée.