Violences en Egypte, l'Onu préoccupée
19 décembre 2011Les préoccupations américaines sont relayées par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qui, dans un communiqué publié dimanche, invite les Egyptiens à s'abstenir de toute violence. Washington demande surtout aux autorités militaires égyptiennes de respecter et de protéger les droits universels de tous les citoyens, notamment les droits d'expression. Même tonalité de la part de Ban Ki moon. Le Secrétaire général des Nations unies demande au pouvoir militaire d'agir avec retenue et de respecter les droits de l'homme, notamment le droit de manifester pacifiquement.
Depuis vendredi, la place Tahrir est le théâtre de nouvelles manifestations contre l'armée. De nombreux Egyptiens soupçonnent les militaires de vouloir conserver le pouvoir. Les manifestants rejettent en outre la nomination du nouveau premier ministre, Kamal el-Ganzouri, une personnalité qui a servi sous l'ancien président Hosni Moubarak. Et pour la seule journée de vendredi, on a dénombré 9 morts, plus de 300 blessés et des édifices publics incendiés. Un bilan qui s'est alourdi ce lundi matin avec la mort d'au moins trois manifestants.
Une contre-révolution
Le nouveau Premier ministre a quant à lui, qualifié ces manifestations de contre-révolution. Et depuis ce week-end, les différents accès à la place Tahrir ont été bouclés par les forces de sécurité. Une place cependant toujours bondée de monde. Par ailleurs, une personnalité du Conseil suprême des forces armées indique qu'un plan visant à brûler l'Assemblée du peuple, avait été découvert.
Un regain de violence qui semble avoir quelques peu occulté les élections législatives qui se déroulent dans le pays et marquées par une domination des partis islamiques.
Auteur : Georges Ibrahim Tounkara (avec Reuters, Afp)
Edition : Philippe Pognan