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Les violences sexuelles en hausse dans l'est de la RDC

24 juillet 2025

Médecins sans frontières reçoit une centaine de victimes de violences sexuelles par semaine dans l'est de la RDC. L'ONG peine à répondre à l'ampleur du phénomène.

Des femmes assises sur des lits dans un hôpital à Goma
Si des dizaines de femmes se présentent chaque jour à Médecins sans Frontières, nombreuses sont celles qui préfèrent ou n'ont pas les moyens de se signaler et de se faire soigner (Photo d'illustration)Image : Wolfgang Langenstrassen/picture-alliance/dpa/

Dans l'est de la République démocratique du Congo, le nombre de violences sexuelles est en augmentation. Médecins sans frontières parle d'une centaine de victimes reçues hébdomadairement dans leurs structures de prise en charge.

Le besoin est énorme, mais le budget est insuffisant pour répondre efficacement à cette urgence, alerte MSF.

La DW s'est rendue dans un hôpital, situé dans le territoire de Nyiragongo, au nord de la ville de Goma, où des relais communautaires sensibilisent les femmes.

L'objectif est de les inciter, si elles sont agressées, à chercher de l'aide auprès des médecins.

Esther, c'est un nom d'emprunt, a été victime d'un viol collectif. "Nous étions deux passagères sur une moto, quand, d'un coup, six hommes en tenues militaires nous ont fait descendre, se souvient-elle. Ils nous ont amenées dans la forêt et ils nous ont violées. Ils ont pu faire cela parce que nous n'avions pas la force pour résister." 

Ecoutez le reportage à Goma...

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Les viols touchent toutes les catégories d'âge

Esther explique qu'elle a été soignée dans un centre qui est pris en charge par Médecin sans frontières. Chaque jour, le personnel de santé fait face à l'ampleur de cette violence. Antigone, qui fait partie du personnel, évoque l'horreur des viols qui touchent toutes les femmes, peu importe leur âge. 

Selon lui, "par jour, nous recevons entre 12 et 15 victimes de violences sexuelles. Il y a des filles et des femmes mariées, elles ont un âge qui varie entre 6 ans et 80 ans." 

Au total, trois centres sont implantés à Goma. Appelés Tumaini, qui signifie Espoir en swahili, ces structures d'accueil soignent et soulagent les victimes.

Amoin Soulemane, responsable des activités liées aux violences sexuelles au sein de MSF, explique que "MSF a mis en place les centres qu'on appelle Tumani. L'objectif de l'implantation de ces centres, c'est de prendre en charge les cas de violences sexuelles et de prendre en charge les personnes qui souffrent de maladies sexuellement transmissibles."

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Des budgets limités

Mais face à l'ampleur des besoins, les ressources peinent à suivre. Benoît Chabaud, le coordonnateur du projet MSF à Goma, rappelle que "Nos budgets ne sont pas négligeables, mais ils ne sont pas illimités. Pour répondre à votre question sur les perspectives, pour l'instant, on n'a pas de budget qui puisse nous permettre d'ouvrir de nouveaux centres."

La demande de soins, de justice et de dignité pour les femmes est une urgence à Goma. C'est pourquoi les organisations humanitaires, présentes aux côtés des victimes, demandent davantage d'aide pour faire face à ce fléau, récurrent, des violences sexuelles dans cette région de l'est de la RDC.

 

Cet article a été modifié par rapport au nombre de victimes reçues par MSF