Violents combats dans l'Est de la RDC
27 octobre 2013Au troisième jour des combats entre l'armée congolaise et le Mouvement du 23 Mars, les nouvelles du front restent floues. Les FARDC et l'Onu affirment que le M23 perd du terrain mais ce dernier parle au contraire de "propagande". Après un peu moins de deux mois de trêve et quelques jours après l'interruption des pourpalers de paix engagés à Kampala en Ouganda, les affrontements ont en tout cas repris et se sont même étendus.
Fosses communes
Signe de la violence de ces combats : Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu a confirmé l'existence de deux fosses communes à Kibumba, une localité stratégique puisqu'elle verrouille la zone contrôlée par la rébellion plus au nord. Le gouverneur n'a pu donner de précisions sur le nombre de victimes mais il a réclamé une enquête internationale pour établir les responsabilités et le contenu de ces fosses avec des spécialistes.
Par ailleurs, un soldat tanzanien de la brigade d'intervention de l'Onu a été tué dimanche matin pendant la prise, par l'armée congolaise et la force des Nations Unies, de la localité de Kiwanja, tenue jusqu'ici par le M23. Le M23 qui a par ailleurs menacé de se retirer des pourparlers de paix de Kampala si les médiateurs n'obtenaient pas une "cessation immédiate des hostilités" en cours. Dimanche soir, le gouverneur provincial annonçait que les FARDC avaient également pris Rutshuru, autre place forte des rebelles.
Inquiétudes de la communauté internationale
Côté diplomatique justement, le chef de la Monusco Martin Kobler ainsi que la représentante spéciale de l'Onu pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson ont appelé l'armée et le M23 à faire preuve d'un maximum de retenue. Dans un communiqué commun, ils demandent que les deux parties reprennent les pourparlers de paix suspendus le 20 octobre et qu'ils trouvent immédiatement un accord sur les problèmes en suspens.
De son côté, Washington s'est déclaré "inquiet" et a appelé "toutes les parties à s'abstenir d'actions menant à une escalade". Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne a exhorté "tous les acteurs de la région à empêcher une escalade et une internationalisation du conflit". A noter par ailleurs que le Rwanda a une nouvelle fois menacé Kinshasa de riposte après la chute d'engins explosifs sur son territoire. L'Onu a exigé une enquête à ce propos.