Virus... Quand tu nous tiens !
27 avril 2009Le monde a peur... de la grippe porcine, c'est écrit en toutes lettres sur toutes les unes de ce matin. Pour autant, la variante génétique qui sévit depuis un mois et demi au Mexique et dans le sud-est des Etats-Unis a choqué les experts, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Bien que les cas identifiés en Amérique n'aient pas encore connu d'issue mortelle, et soient même, peut-être, bénins. Le problème, c'est que ce nouveau virus semble s'attaquer à des adultes jeunes et en bonne santé, contrairement à la grippe « normale » dirons-nous, dont sont surtout victimes les personnes âgées et les enfants, un peu comme la sinistre grippe espagnole d'il y a à peine cent ans.
On ignore encore toutefois le véritable potentiel pandémique de ce virus, souligne de son côté die Welt. Et lorsque les experts le sauront, il sera trop tard pour prendre les mesures préventives nécessaires, comme dans le cas de la grippe espagnole. C'est bien là le dilemme. Si l'on prenait maintenant toutes les mesures de quarantaine nécessaires, tout le monde crierait à l'exagération. Mais si la dangerosité de ce virus devait s'avérer et qu'on ne puisse plus circonscrire sa diffusion, les responsables seraient alors accusés d'avoir sous-estimé le danger.
Le quotidien évoque aussi en première page l'échec du référendum populaire de Berlin, un sujet curieusement absent de la page de titre de la Tageszeitung, de Berlin justement. Les Berlinois ont donc rejeté hier la revalorisation des cours de religion dans les écoles de la capitale allemande, qui continueront donc à organiser des leçons d'"éthique" obligatoires pour tous les élèves, quelles que soient leurs origines.
La Frankfurter Rundschau en est soulagée : Dieu merci, c'est fini. La décision est la bonne. Après des mois d'une campagne peu sympathique des Eglises, tout reste en l'état dans les écoles de la capitale où musulmans, juifs, chrétiens, bouddhistes et athées peuvent réfléchir ensemble sur les valeurs qui sont importantes pour notre société. Et qui laisse donc sa place aux religions. Bel exemple d'intégration dans une société multiculturelle.