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Vladimir Poutine à Berlin

Aude Gensbittel8 septembre 2005

Le président russe Vladimir Poutine effectue une visite à Berlin, notamment à l’occasion de la signature d’un important contrat de construction d’un gazoduc qui reliera la Russie et l’Allemagne. Un contrat qui illustre de nouveau les intérêts économiques mutuels des deux pays. Mais à dix jours des élections législatives allemandes, cette visite est interprétée par certains comme une marque de soutien du président russe à son ami personnel le chancelier Gerhard Schröder.

Vladimir Poutine et Gerhard Schröder
Vladimir Poutine et Gerhard SchröderImage : AP

Quatre milliards d’euros, c’est le montant du contrat qui vient d’être signé entre l’Allemagne et la Russie, en présence de Gerhard Schröder et Vladimir Poutine, pour la construction du « Gazoduc nord européen ». Un Gazoduc que construiront les entreprises allemandes E.ON et BASF avec les compagnies pétrolières russes Gazprom et Rosneft, et qui – à partir de 2010 – reliera Saint-Pétersbourg à Greifswald, en Mecklembourg-Poméranie, via la Mer Baltique. Un projet qui illustre de nouveau la bonne entente économique entre les deux pays, notamment dans le domaine énergétique. Rappelons que la Russie couvre actuellement 35% de la consommation de gaz allemande et 31% de ses besoins en pétrole.

Mais le projet ne fait pas que des heureux. Il est notamment critiqué par plusieurs voisins européens, la Pologne et les états baltes, qui craignent d’être privés de gaz russe par le nouveau gazoduc. Un argument rejeté par le chancelier Schröder, qui évoque un projet de dimension européenne, qui n’est dirigé contre personne.

Autre critique : celle de l’opposition allemande, qui voit dans la visite de Vladimir Poutine une marque de soutien au chancelier à l’approche des élections du 18 septembre. D’autant plus que Gerhard Schröder s’était déjà vu plusieurs fois reprocher son amitié personnelle avec le président russe. Pour les conservateurs et les libéraux, en pleine crise énergétique, le candidat social-démocrate tente de relancer sa campagne avec un accord qui n’aurait dû être signé qu’au mois d’octobre, lors d’un forum énergétique à Moscou.

De son côté, Vladimir Poutine a assuré que sa visite n’avait rien a voir avec les élections : « Nous n'allons pas nous immiscer dans les affaires intérieures de l'Allemagne, mais il serait stupide et vain de stopper tout contact au seul motif qu'ils organisent prochainement des élections» a-t-il déclaré la semaine dernière. Le président russe a d’ailleurs prévu de rencontrer cet après-midi la chef de l’opposition Angela Merkel. Une mesure prudente pour ménager les futures relations avec celle qui sera peut-être la première femme à siéger à la chancellerie allemande.