Vladimir Poutine, ancien ami de l'Occident devenu ennemi
30 décembre 2024Autrefois décrit comme un homme "direct et digne de confiance" par le président américain George W. Bush, Vladimir Poutine a vu son image se détériorer aux yeux des Occidentaux.
"Je pense que c'est un criminel de guerre", a déclaré Joe Biden en mars 2022, le qualifiant également de "dictateur meurtrier qui mène une guerre immorale contre le peuple ukrainien".
Pourtant, les relations entre la Russie sous Vladimir Poutine et l’OTAN avaient bien commencé : un bureau d'information de l'Alliance Atlantique avait été ouvert à Moscou, et la Russie avait établi une mission diplomatique auprès de l'OTAN à Bruxelles.
Une volonté de rejoindre l'OTAN, voire l'UE
Deux semaines après le 11 septembre 2001, le président russe avait même prononcé un discours en allemand devant le Bundestag, proposant à l’Europe une lutte commune contre le terrorisme et un partenariat en matière de sécurité.
À l’époque, Vladimir Poutine n'excluait pas que la Russie rejoigne l'OTAN, voire l'Union européenne, si les conditions étaient réunies. Les liens entre la Russie et l'UE étaient déjà étroits, notamment grâce aux exportations de gaz et de pétrole russes.
Poutine bénéficiait alors du soutien de leaders européens influents, comme le chancelier allemand Gerhard Schröder, qui voyait en lui un "démocrate sans faille".
La Crimée, puis l'Ukraine
Cependant, les relations ont basculé en 2007. Lors de la conférence sur la sécurité de Munich, Vladimir Poutine avait dénoncé le fait que les Occidentaux refusaient de reconnaître la Russie comme une grande puissance et critiqué l'expansion de l’OTAN vers l’Est, qu'il considérait comme une atteinte à la zone d’influence naturelle de la Russie.
Les tensions se sont accrues dans les années 2010, notamment avec l'annexion de la Crimée après une révolution à Kiev ayant mis au pouvoir des dirigeants pro-européens. Bien que des accords aient été signés à Minsk sous la médiation de la France et de l'Allemagne, ils n'ont jamais été appliqués.
Depuis, la situation s'est envenimée. Après l'invasion de l'Ukraine en février 2022, l'Union européenne a imposé des sanctions économiques sévères à la Russie. Moscou a répliqué en coupant ses exportations de gaz, entraînant une hausse des prix de l’énergie en Europe.
L'allié hongrois au sein de l'UE
Aujourd'hui, l'OTAN considère la Russie comme "la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des alliés". Le chancelier allemand Olaf Scholz plaide désormais pour une stratégie de "dissuasion" et soutient le déploiement de nouveaux missiles de croisière américains en Allemagne.
Un seul pays de l'Union européenne adopte une posture différente : la Hongrie. Son dirigeant, Viktor Orban, a exprimé son admiration pour la capacité de la Russie à résister aux sanctions économiques de l’UE, louant sa "flexibilité technologique, économique et sociale". Après 25 ans au pouvoir, Vladimir Poutine semble encore conserver un allié en Occident.