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PolitiqueCorée du Nord

Vladimir Poutine attendu en Corée du Nord

Avec agences
18 juin 2024

Pyongyang soutient pleinement l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les Occidentaux accusent la Corée du Nord de livrer des armes à l’armée russe.

Vladimir Poutine prend la parole à Saint-Pétersbourg
Un conseiller diplomatique de Vladimir Poutine a déclaré aux médias russes que "des documents importants, très significatifs" seront signés, évoquant "la conclusion possible d'un accord de partenariat stratégique global" Image : Valentina Pevtsova/Pool Sputnik Kremlin via AP/dpa/picture alliance

Quelques heures avant son arrivée prévue ce mardi (18.06) à Pyongyang, Vladimir Poutine s'est félicité du "ferme soutien" apporté par la Corée du Nord à la guerre en Ukraine. 

Le président russe doit effectuer une visite d'Etat de deux jours dans le pays. Sa précédente et première visite en Corée du Nord remonte à près de 25 ans. Vladimir Poutine avait rencontré le père de Kim Jong Un, Kim Jong Il. 

Les deux pays pourraient signer un accord de partenariat stratégique, comme le laisse entrevoir un document publié ce mardi (18.06) par le Kremlin. 

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a exhorté la communauté internationale à contrer "l'amitié virile" entre Vladimir Poutine et Kim Jong Un en augmentant les livraisons d'armes à KievImage : DW

Le médias d’Etat russes ont diffusé des images de la capitale Pyongyang. On y voit d’immenses banderoles souhaitant "ardemment la bienvenue au président Poutine" et représentant son visage souriant ont été accrochées aux lampadaires aux côtés de drapeaux russes. 

Livraisons d’armes et de munitions à la Russie 

Moscou et Pyongyang sont alliés depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953), mais se sont rapprochés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. 

Les Etats-Unis et les pays européens alliés de Kiev suivent avec inquiétude ce rapprochement accéléré et accusent les Nord-Coréens de livrer des munitions à la Russie en échange d'une assistance technologique, diplomatique et alimentaire. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, assure que "des missiles balistiques nord-coréens sont toujours utilisés pour frapper des cibles ukrainiennes".

 

Pour le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, " des missiles balistiques nord-coréens sont toujours utilisés pour frapper des cibles ukrainiennes"Image : EPA

En échange, selon Washington et la Corée du Sud, la Russie a fourni à la Corée du Nord son expertise pour son programme de satellites et a envoyé de l'aide pour faire face aux pénuries alimentaires du pays. 

En mars, la Russie avait par ailleurs utilisé son veto au Conseil de sécurité de l'Onu pour mettre fin à la surveillance des violations des sanctions internationales visant la Corée du Nord, un cadeau majeur à Pyongyang. 

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Le cercle des pays autoritaires 

Selon le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, cette visite "montre à quel point le président Poutine et Moscou sont désormais dépendants des pays autoritaires du monde entier. Leurs amis les plus proches et les plus grands soutiens de l'effort de guerre russe - la guerre d'agression - sont la Corée du Nord, l'Iran et la Chine"

Pour Washington, au-delà de la question ukrainienne, ce soutien de Pyongyang à l’armée russe pourrait se traduire par "une certaine réciprocité qui pourrait affecter la sécurité de la péninsule coréenne".      

Selon les Occidentaux, Pyongyang a puisé dans ses vastes stocks de munitions pour ravitailler massivement la Russie,Image : KCNA/AP/picture alliance

Ce voyage en Corée du Nord a lieu neuf mois après que Vladimir Poutine a accueilli Kim Jong Un dans l'Extrême-Orient russe, une visite au cours de laquelle les deux hommes s'étaient mutuellement couverts d'éloges mais sans conclure, officiellement du moins, d'accords. 

Quelques heures avant l'arrivée de Vladimir Poutine à Pyongyang, des incidents ont éclaté à la frontière intercoréenne. Selon l'état-major sud-coréen, "plusieurs dizaines de soldats nord-coréens ont franchi la ligne de démarcation militaire", avant de battre en retraite sous les tirs de sommation du Sud. Il s'agit de la deuxième incursion de ce type en moins de deux semaines.