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Volker Türk "préoccupé'' par la peine de mort en RDC

Jean-Noël Ba-Mweze
19 avril 2024

Le Haut-commissaire des Nations-unies aux droits de l'homme, Volker Türk, rappelle que les défis en matière des droits humains sont nombreux et complexes.

La population est "épuisée", "écrasée par des décennies de conflit", a constaté Volker Türk lors de sa visite de trois jours en RDC
La population est "épuisée", "écrasée par des décennies de conflit", a constaté Volker Türk lors de sa visite de trois jours en RDCImage : Jean-Noel Ba-Mweze/DW

Le Haut-commissaire Volker Turk a visité des camps de personnes déplacées à Bunia, dans la province de l'Ituri, et à Goma, chef-lieu de la province voisine du Nord-Kivu. Il a relevé que la préoccupation immédiate des populations touchées par le conflit est leur sécurité. Volker Turk s'est déclaré inquiet quant au sort des populations une fois les forces onusiennes se retiraient précipitamment de la RDC.

"Les autorités congolaises et la communauté internationale doivent continuer à travailler en partenariat pour éviter un vide de protection qui mettrait davantage en danger les civils. J'ai de réelles inquiétudes quant à ce qui pourrait arriver aux civils en cas de retrait précipité de la Monusco.", a regretté Türk. 

''La peine de mort devrait être abolie partout''

Les Nations unies sont très claires, elles souhaitent l'abolition de la peine de mort partout dans le monde a dit Volker Türk lors de sa rencontre avec le président Félix Tshisekedi à KinshasaImage : Congo Presidency Press Unit

La visite du Haut-commissaire des Nations-Unies aux droits de l'homme est survenue quelques semaines après que les autorités congolaises ont décidé de lever le moratoire sur la peine de mort. Volker Turk a bien précisé que les Nations unies s'y opposent.

"Je suis préoccupé par la récente décision du gouvernement de lever le moratoire sur l'application de la peine de mort. Les Nations Unies sont claires à ce sujet. La peine de mort devrait être abolie partout dans le monde.", a-t- il dit. 

 Le 15 mars, le gouvernement a annoncé sa décision de lever le moratoire sur l'exécution de la peine de mort qui était en vigueur depuis plus de 20 ans dans le pays.  Il expliquait que cette mesure ciblait les militaires accusés de trahison, alors que la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC, est en proie à la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars") qui, soutenue par l'armée rwandaise, occupe de larges pans de territoire. 

Elle vise aussi les auteurs de "banditisme urbain ayant entraîné mort d'homme", ajoutait-il. Cette décision a aussitôt été vivement critiquée par les organisations de défense des droits humains.

Rencontre avec la société civile 

Au cours de sa mission, le Haut-commissaire a échangé avec des défenseurs des droits humains et une délégation de partis politiques de l'opposition. Avant de quitter Kinshasa, il a rencontré la nouvelle Première ministre Judith Suminwa et a été reçu par le président Félix Tshisekedi.

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze