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Vote des jeunes : désintérêt au Kenya, engouement au Nigeria

10 août 2022

Si au Kenya, les élections ont été marquées par une faible participation des jeunes peu intéressés par la politique, la situation est bien différente au Nigeria.

Un bureau de vote au Kenya, les bulletins sont dans des urnes en plastique transparentes
Les Kényans se sont rendus aux urnes pour choisir le successeur d'Uhuru Kenyatta.Image : Simon Maina/AFP

Au Kenya, les jeunes représentent environ 80% de la population de 56 millions d'habitants. Mais une grande partie d’entre eux semble se désintéresser du processus politique et électoral. 

D’après le président de la Commission indépendante des élections et des frontières du Kenya (IEBC), Wafula Chebukati, les élections ont enregistré une participation réduite des jeunes puisque seulement 40% des 18-34 ans se sont inscrits sur les listes électorales. C’est 5% de moins qu’en 2017, lors de la dernière élection présidentielle.

Edwin Kegoli, un analyste politique kényan, dénonce ainsi l’attitude des jeunes qui, selon lui, critiqueraient sans s’engager. 

"Nous ne voulons pas participer pleinement aux questions électorales mais c'est nous qui serons sur les plateformes de médias sociaux pour nous plaindre de la mauvaise gouvernance et de l'état déplorable de l'économie. Ainsi, nous sommes les premiers à nous plaindre et les derniers à participer au discours national", a expliqué Edwin Kegoli.

Les Kényans attendaient fébrilement les résultats des élections tenues ce mardi (09.08) dans le calme.Image : Simon Maina/AFP/Getty Images

Concernant les causes du désintéressement des jeunes Kényans, certains mettent en avant une éducation civique insuffisante. Mais c’est le manque de confiance dans les dirigeants politiques qui semble s’imposer.

Wilkister Aduma dirige une ONG qui aide les jeunes à briguer des sièges électifs et selon lui, les difficultés économiques actuelles, et le manque de réponse de l’Etat, auraient alimenté l'apathie des jeunes électeurs.

La situation inverse au Nigeria

Un scénario différent s’observe au Nigéria, où les habitants doivent se rendre aux urnes pour choisir leur prochain président, le 25 février 2023. A l’opposé des Kényans, les jeunes Nigérians semblent impatients de voter et d'apporter un changement.

C’est le cas de Joseph Peace, une étudiante de Lagos qui constate la dégradation de l’économie et compte y pallier par son vote.

"La plupart des gens n'ont pas les moyens de s'offrir trois repas par jour. Alors, je vais sortir le jour fatidique et voter", a déclaré Peace Joseph.

Odinga comme Ruto ont notamment promis un avenir économique plus radieux pour les moins de 34 ans, qui représentent les trois quarts de la population mais sont particulièrement touchés par le chômage.Image : Uwais/DW

 L’intérêt des jeunes Nigérians pour la politique a sans doute un rapport avec les manifestations #EndSARS d'octobre 2020. Celles-ci ont été déclenchées par la vidéo d'un homme qui aurait été tué par la fameuse unité de police Special Anti-Robbery Squad (SARS). 

Les jeunes ont alors mobilisé des dizaines de milliers de leurs camarades dans les rues pour protester contre la violence policière sous le hashtag, #EndSARS.

Ces rassemblements ont duré deux semaines et ont contraint le gouvernement à dissoudre le SARS et à mettre en place des commissions d'enquête judiciaire pour examiner les nombreuses plaintes pour abus policiers.

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