Tout est parti d'une rumeur au sujet de prétendues fraude relayées par les partisans de différents candidats. Par exemple à Mbujimayi, des machines auraient imprimé des bulletins en faveur du candidat de l'opposition Moïse Katumbi. Faux, réagit un électeur rencontré à la sortie du bureau de vote : selon lui cela ne réflete pas la "réalité sur le terrain, c'est une erreur qui s'est produite lors du vote par les personnes âgées. Au lieu de cliquer là où on a écrit deux, eux mettent la main sur le trois" . A en croire cet électeur. il s'agit d'erreurs humaines plutôt que techniques.

Brigitte a aussi voté mercredi, elle n'a pas rencontré de difficultés particulières dans le bureau de vote. Pour elle, tout s'est bien déroulé : "Quand je suis arrivé dans la salle, j'ai voté. Peut-être qu'il y'a eu des troubles ailleurs, mais moi, je n'ai pas constaté ça quand je suis arrivé dans la salle : on m'a bien accueilli et j'ai bien voté, il n'y avait pas de problèmes" assure-t-elle à la DW.

Un dialogue pour préserver la paix

Au sein du mouvement de lutte pour le changement Lucha, on s'interroge sur la crédibilité des résultats issus des élections étant donné les dysfonctionnements signalés dans plusieurs bureaux de vote.

Nicolas Mbiya, membre de l'organisation, propose même que les acteurs politiques discutent sur le mode de gouvernance pour préserver la paix et réparer les erreurs aux prochaines élections. 

"Les résultats seront questionnables parce que le dysfonctionnement qu'il y a eu pose beaucoup de questions sur la capacité des acteurs impliqués dans le processus à croire à ces résultats" explique-t-il en précisant souhaiter "qu'on tire des leçons de ce qui s'est passé".

Pour  Nicolas Mbiya, "il faudra un dialogue des acteurs politiques pour qu'ils s'entendent sur la manière de gouverner, pas pour se partager le pouvoir, mais qu'ils s'entendent pour préserver la concorde", précise-t-il.

À Mbujimayi, les électeurs sont restés jusque tard dans la nuit pour accomplir leur devoir civique.