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Wakit Tama, le mouvement tchadien qui appelle à manifester

Blaise Dariustone
19 mars 2021

Que représente le mouvement Wakit Tama qui appelle notamment à l'arrêt du processus électoral en cours ?

Manifestation le 5 février
De nombreuses manifestations ont déjà eu lieu avant cette présidentielle du 11 avrilImage : Dariustone Blaise/DW

La coordination des actions citoyennes appelle ce samedi, dans l'ensemble du Tchad, à une marche pacifique dénommée "Wakit Tama".  Les initiateurs exigent l'arrêt du processus électoral en cours qu'ils jugent non transparent et non inclusif. Ce mouvement exige aussi le retrait de la candidature du président sortant  au pouvoir depuis 30 ans. Mais dores et déjà cette marche a été interdite par les autorités tchadiennes.

 

De multiples organisations

Wakit Tama signifie "l'heure est arrivée" en arabe local du Tchad. Le mouvement est composé d'une trentaine de partis d'opposition, organisations de la société civile et des jeunes, parmi lesquels : Les transformateurs de Succès Masra, l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) de Saleh Kebzabo, le Parti pour les libertés et le développement (PLD) de Mahamat Ahmat Alhabo, la Ligue tchadienne des droits de l'Homme (LTDH) et l'Union des syndicats du Tchad (UST).

Lire aussi → Au Tchad, la répression de l’opposition avant le scrutin

"Je lance un appel au président Idriss Déby Itno de prendre la juste mesure de la situation et de rester à l'écoute du peuple tchadien", a justement dit Saleh Ketzabo cette semaine. "Le peuple a soif de changement et il l'exprime de plus en plus brillamment et sans violence", dit l'opposant, qui "invite les jeunes solennellement à faire preuve de responsabilité et à marcher pacifiquement". Saleh Ketzabo demande aussi aux "forces de l'ordre de ne pas se livrer à la violence mais à encadrer les marcheurs.''

Des précédents

Cependant beaucoup d'observateurs de la scène politique tchadienne s'interrogent sur la durée de cette énième coalition, faisant référence à des mouvement de protestation tels que : "Trop c'est Trop", "Lyina", "Meci", "Ça suffit", qui ont eu, ces dernières années, la particularité de vite s'épuiser.

Mais Sosthène Mbernodji, le coordinateur du Mouvement citoyen pour la préservation des libertés (MCPL) se veut rassurant quant à la solidité de cette nouvelle coalition. "Elle veut rectifier les erreurs que les autres ont commises, raison pour laquelle aujourd'hui vous ne saurez jamais ceux qui sont membres", explique-t-il, assurant que "de respectables personnalités" sont membres de cette coalition "mais ne s'affichent pas".

Sosthène Mbernodji met en garde contre la poursuite du processus électoral qui pourrait selon-lui conduire "au chaos". 

La présidentielle doit se tenir le 11 avril prochainImage : Blaise Dariustone/DW

Un soutien de poids

L'opposant Yaya Dillo, en fuite, appelle également ses partisans à marcher. C'est la première fois au Tchad qu'un membre de la communauté du président Idriss Déby Itno appelle à une marche contre le pouvoir.

Vendredi, par un arrêté rendu public dans la matinée, le ministre tchadien en charge de la sécurité a formellement interdit cette marche. Mais les organisateurs n'entendent pas respecter cette interdiction.

Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais
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