Week-end sanglant
17 août 2009Le Hamas ne veut pas se laisser disputer le monopole du pouvoir. Avec cette répression sanglante, estime la Süddeustche Zeitung, le groupe palestinien a non seulement effectué une démonstration de force, mais surtout voulu envoyer un signal à la communauté internationale et à Israël. Le mot d'ordre est simple : sans le Hamas il n'y aura pas de solution au conflit du Proche-Orient.
On chuchote depuis longtemps que le Hamas a beaucoup moins à craindre du Fatah que des sectaires islamistes qui n'approuvent pas son orientation, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce week-end il a éliminé un groupe qui allait jusqu'à lui reprocher d'avoir une position laïque et qui avait proclamé un émirat islamique sur l'exemple des taliban. Un exemple qui se répand de façon similaire au Nigéria, en Somalie et au Yémen, même si l'on ne décèle pas toujours de relations directes avec les insurgés ou avec Al-Qaïda. La radicalisation de ces groupes n'est pas sans lien avec le sentiment de frustration, la pauvreté et le manque de perspectives.
Autre actualité sanglante : l'attentat qui a eu lieu samedi dans la capitale afghane. Une fois de plus, déplore la Tageszeitung, les victimes payent le prix fort du combat démocratique. Car ce n'est pas une guerre qui créera les conditions nécessaires à des élections régulières. Huit ans après le début de l'engagement de l'Otan, il faut voir certaines vérités en face, prévient le quotidien. La guerre règne en Afghanistan et chaque unité armée est là pour ça, la Bundeswehr y compris. L'illusion selon laquelle les bases allemandes sont des camps de scouts dont les hommes se consacrent à l'aide au développement, cette illusion est une erreur d'évaluation dangereuse.
Die Welt porte en revanche un regard bien plus optimiste sur la situation. Selon le journal, plus les taliban combattent violemment la tenue des élections, plus il apparaît à quel point ils ont une peur panique de l'évolution actuelle du pays. Car derrière la sécurité précaire, le problème de la drogue et la corruption, un Afghanistan meilleur se profile au cours de cette campagne. Un Afghanistan où, pour la première fois, a lieu une bataille électorale ouverte et démocratique pour la fonction suprême et où il est impossible de dire quel sera le vainqueur. Un Afghanistan où les principaux candidats participent à des débats télévisés suivis par la nation surprise et captivée.