Wiedeking fait ses adieux à Porsche
24 juillet 2009Réputé le patron le mieux payé d'Allemagne, il avait voulu racheter le groupe automobile Volkswagen. Un plan ambitieux, mais qui a fini par échouer : au bout du compte, c'est le fabricant de voitures de sport Porsche qui va entrer chez Volkswagen par la petite porte.
Sur la première page de la Frankfurter Allgemeine Zeitung, on voit Wendelin Wiedeking faire un geste de salut avec la main. Au revoir ? lit-on en légende. Chez Porsche on ne devrait pas le revoir de si tôt. Mais sur le marché des transferts des managers il y aura sans doute bientôt un poste pour l'homme qui voulait racheter le grand frère Volkswagen, mais qui au bout du compte verra son successeur « intégrer » l'entreprise Porsche dans le groupe Volkswagen. Les deux constructeurs automobiles se dirigent vers un avenir commun, note le quotidien, mais ils doivent encore enterrer la hache de guerre.
Pour le Tagesspiegel, l'ivresse est terminée. La Porsche devient une Volkswagen, littéralement « une voiture du peuple ». L'entreprise de luxe, libérée de dix milliards de dettes, doit venir se ranger auprès du groupe financièrement plus stable. Pour les fans de Porsche, c'est un dommage irréparable.
Wiedeking s'en va – avec une indemnité de 50 millions d'euros, titre la Süddeutsche Zeitung. Il s'agit là de beaucoup d'argent, remarque le journal, surtout pour un manager qui a mené Porsche au bord du gouffre par ses mauvais calculs. Mais Wendelin Wiedeking veut utiliser la moitié de cet argent pour créer une fondation destinée au développement social. C'est là un signal important : pour la première fois un manager réagit aux critiques grandissantes de l'opinion publique face aux parachutes dorés des grands patrons. Son cas fait espérer que les managers sont capables d'apprendre, de revoir leur comportement et de ne plus exiger les sommes maximum qui pourraient leur revenir.
Die Welt revient de son côté sur le nouveau décès d'un militant des droits de l'Homme en Russie, Andreï Koulaguine, le directeur du bureau de l'organisation Justice en Carélie. Il avait disparu il y a deux mois et son corps a été retrouvé dans une sablière. Au moment de l'éclatement de l'Union Soviétique, l'espoir était grand de voir les défenseurs des droits de l'Homme obtenir un peu plus de reconnaissance de la part de la société. Mais cet espoir était trompeur. Si la Russie n'est pas une dictature au sens strict du terme, la dureté avec laquelle on décime les quelques personnes qui luttent pour la liberté d'expression et les droits de l'Homme est effrayante.