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Winnie Mandela, icône de la liberté et personnage clivant

6 avril 2018

Les journaux allemands reviennent sur la mort de l'icône de la lutte anti-apartheid ainsi que sur la volte-face du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu concernant la réinstallation de migrants africains.

Südafrika Winnie Mandela
Image : Imago/Gallo Images

Mardi dernier, Israël a suspendu un accord conclu avec l'ONU pour la réinstallation de 16.000 migrants africains vivant sur son sol, essentiellement des Soudanais et Erythréens, et ce dans des pays occidentaux.

En échange, l'Etat hébreu s'engageait à donner un titre de séjour à un nombre équivalent de personnes devant rester sur son territoire. Un accord qui n'aura finalement tenu que quelques heures : en effet, dès mardi, le premier ministre israélien annonçait que le deal tombait à l'eau.

Des réfugiés africains manifestent contre les expulsions.Image : picture-alliance/AP/T. Abayov

Le dilemme de Netanyahu

"Netanyahu s'est mis à genoux face aux critiques venant de la droite", titrait le Neue Zürcher Zeitung cette semaine. En effet, la droite israélienne pense que donner un titre de séjour à des "réfugiés africains menacerait l'identité juive" du pays, tandis que de nombreux votants souhaitent une expulsion pure et simple des migrants.

L'annulation de cet accord est le dernier exemple d'une série qui montre pour beaucoup "à quel point Netanyahu est faible" désormais, pointe la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Sur la question migratoire, aucun ministre n'a soutenu Netanyahu."

Le Premier ministre se trouve désormais face à un dilemme : il ne peut plus revenir sur le premier accord, tandis qu'une grosse partie de la population, de la gauche israélienne aux rabbins orthodoxes, fait appel à l'histoire. En effet, les expulsions de migrants auraient commencé en même temps que les fêtes de Pessah qui ne sont sans rappeler l'exode des Juifs d'Egypte, la libération de l'esclavage et la fuite vers Israël via le Sinaï.

Winnie Mandela lors des funérailles de son ancien époux, Nelson Mandela.Image : Imago

Winnie Mandela, symbole de la lutte

Autre sujet longuement évoqué dans la presse allemande : la mort de Winnie Mandela. "L'Afrique du Sud a perdu sa mère de la nation glamour", a titré le Berliner Zeitung. L'ancienne travailleuse sociale était tout comme son ancien mari Nelson Mandela une icône de la lutte anti-apartheid.

Sauf qu'avec le temps, les deux personnalités se sont de moins en moins comprises. Il faut dire que "dans sa lutte contre le régime injuste, elle s'était écartée du chemin de Mandela." Alors que le leader de la cause était en prison, Winnie était devenue la chef d'un club de football à Soweto dans les années 80. Un club dont les membres étaient devenus sa garde rapprochée, qui semait la terreur dans le sud-ouest de Johannesburg.

A sa sortie de prison, Nelson Mandela avouera ne pas reconnaître cette personne qui était devenue si seule avec le temps. Le couple finira par se séparer en 1996, après 38 ans de mariage. Tantôt perçue comme "icône de la liberté", tantôt comme "personnage clivant", Winnie Mandela ne laissait personne indifférent, rappelle die tageszeitung. Elle est décédée lundi à l'âge de 81 ans.

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