1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW
SportEspagne

Xavi : "Il faut arrêter le match et rentrer à la maison"

23 mai 2023

L'entraîneur du FC Barcelone s'est montré solidaire de Vinicius après les insultes racistes dont le Brésilien a été victime à Valence. Une enquête a été ouverte.

Fußball | Valencia CF v Real Madrid CF - LaLiga Santander
Image : Jose Breton/NurPhoto/picture alliance

Si la rivalité FC Barcelone-Real Madrid est bel et bien présente en Espagne, elle s'est arrêtée net quand un sujet hautement plus sérieux a pris le relais : celui du racisme dans les stades. 

Pour Xavi, l'entraîneur du Barca, les insultes racistes à l'encontre de Vinicius Junior à Valence sont inadmissibles. Ce n'est pas la première fois que l'ailier brésilien du Real Madrid est pris à partie. Xavi estime néanmoins qu'il faut frapper plus fort pour marquer les esprits : 

"S'il y a des abus, alors il faut arrêter le match et rentrer à la maison. Je pense que c'est un message pour les présidents de la Ligue espagnole et de la Fédération espagnole de football. Nous devons tous mettre un terme à cette situation. Nous devrions nous demander pourquoi nous devons faire face à ce genre d'abus", a déclaré le technicien catalan en conférence de presse. "Je vous mets au défi d'aller insulter un ouvrier du bâtiment. Il vous jettera une brique à la tête. Nous devons nous y opposer. S'il y a des abus, le match doit être reporté et c'est tout. C'est le moment de le faire. Je ne devrais pas avoir à faire face à des abus lorsque je travaille". 

L'arbitre de la rencontre Valence-Real Madrid a demandé à Vinicius, victimes d'insultes á caractère raciste , de se calmerImage : Alberto Saiz/AP/picture alliance

Un problème de racisme en Espagne

Suite aux incidents à Valence, Vinicius a reçu le soutien de nombreuses personnalités du football, parmi lesquelles Kylian Mbappé, Rio Ferdinand ou encore Gianni Infantino, le président de la FIFA. En Espagne, le président de la Fédération est également monté au créneau.

Contrairement à Javier Tebas, le président de la Liga, qui a enjoint Vinicius à mieux se renseigner sur le travail effectué par la ligue contre le racisme et à ne pas se laisser manipuler, Luis Rubiales, le président de la RFEF, a concédé qu'il y avait un problème de racisme dans son pays et qu'il fallait prendre le problème à bras-le-corps : 

"Nous devons avant tout admettre que nous avons un problème en Espagne. Un problème de comportement, d'éducation, un problème de racisme. Si ne serait-ce qu'un fan ou un groupe de personnes mal intentionnées insulte quelqu'un en raison de son orientation sexuelle, sa couleur de peau ou sa religion, nous avons un sérieux problème", a insisté Luis Rubiales. "Vinicius a entièrement raison sur le sujet et je pense que nous pouvons faire plus pour lutter contre ça, même la Fédération. Notre but est de lutter contre ces discriminations et faire en sorte que Vinicius ou d'autres hommes et femmes qui ont souffert de ces insultes puissent dire publiquement que ce n'est plus un problème en Espagne."

Une enquête a été ouverte

Victime d'insultes à caractère dimanche à Valence, l'ailier brésilien a reçu du soutien du monde entier. Mais pour montrer qu'il ne comptait pas en rester là jusqu'à ce que de vraies mesures soient prises, Vinicius a posté hier soir une vidéo compilant toutes les sorties racistes à son encontre.

Une vidéo publiée hier soir sur Twitter (entre autres) aux alentours de 20h30 en temps universel dans laquelle on voit des groupes de supporters des clubs adverses du Real Madrid traitent tour à tour Vinicius de "singe", de "macaque", l'enjoignant à "manger des bananes". Des images datant uniquement de cette saison. Ce n'est probablement pas la première saison durant laquelle le Brésilien de 22 ans, qui achève son cinquième exercice avec le Real Madrid, est victime d'insultes racistes.

A noter que la justice espagnole a ouvert une enquête ce lundi. Le parquet de Valence, là où Vinicius a été insulté, a ouvert des investigations pour un "délit de haine" présumé. Cette catégorie pénale inclut les insultes racistes.