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Zerzura, un documentaire au coeur des migrations

8 juin 2017

Le réalisateur américain Christopher Kirkley a été bercé par le conte de Zerzura lors de son séjour dans la bande sahélo saharienne. Il a décidé de porter ce récit à l'écran au travers d'un documentaire sur les migrants.

Afrika Flüchtlinge in der Sahara
Image : C. Kirkley

Zerzura, un documentaire au coeur de l'imaginaire des migrants - MP3-Stereo

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Projeter sur les écrans du monde l'imaginaire hallucinant de milliers de jeunes Africains prêts à braver le desert et la mer pour gagner l'Europe dans une aventure toujours périlleuse et souvent dramatique. C'est l'objectif que se fixe un cinéaste américain à travers "Zerzura", un film qui raconte l'histoire d'une oasis perdue, d'un lieu imaginaire et mystique que jamais personne n'a trouvé. 

Zerzura c'est le nom d'un conte qui a bercé les rencontres de Christopher Kirkley durant son séjour dans la bande sahélo-saharienne. Tout au long de son voyage, l'Americain ethno-musicologue de 37 ans a rencontré beaucoup de migrants et a été aussi très approché par des gens qui veulent se rendre en Libye, puis en Europe ou éventuellement aux Etats-Unis. Christopher Kirkley a donc entendu plein d’histoires magnifiques sur ces destinations. Mais ces récits ne ressemblaient pas, aux yeux de l'Américain, à ce que l'on connait des USA ou de l'Europe: 

" J'ai eu l'impression que ces gens parlaient de villes fantasmées, comme magiques. Nous avons donc repris cette idée et l’avons présentée à Agadez, qui est au cœur de la migration internationale au Sahara. La jeunesse d’Agadez est tellement prise dans cette ambiance, dans ce rythme des gens qui sont de passage. Agadez est une ville entourée de rêves et d’espoirs."

Zerzura se joue justement autour d’Agadez, ville de transit par excellence pour les candidats à la migration irrégulière vers la forteresse Europe. Parmi les personnes rencontrées par le cinéaste américain, il y a en peu qui ne connaissent rien de l’Occident. Un échange d’idées avant tout, raconte Christopher Kirkley:

Image : C. Kirkley

" Vous pouvez aller au fin fond du Sahara et vous y trouverez des gens qui savent très bien ce qui se passe par exemple à Paris. C'est-à-dire que vous trouvez des gens qui savent beaucoup sur l’Europe, mais qui n’ont pas idée de ce qui se passera concrètement pour eux s’ils arrivent là bas."  Beaucoup de jeunes Africains sont très motivés par ce rêve et se disent que s’ils peuvent atteindre cette destination, tout ira bien.

" Quand je parle à certains migrants et leur demande quels sont leurs plans, la plupart du temps ils ne savent pas ce qu’ils feront après. Comme s’il suffisait d’arriver pour que tout soit réglé."  C’est un peu comme chercher absolument Zerzura, ce lieu imaginaire que jamais personne n'a trouvé - et pour cause.

Image : picture-alliance/dpa/D. von Trotha

"La destination que la plupart des migrants cherchent est un lieu imaginaire. C’est de la fiction. Il y a tellement d’initiatives locales dans le Sahara et les villes de cette région pour informer sur les dangers de la migration. Mais je crois qu’elles auraient plus d’impact si elles racontaient ce qui se passe une fois arrivé à destination, à quoi cela ressemble, pour démonter les idées reçues. Parce que tant que vous avez ce rêve au bout de l’arc en ciel, vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour y parvenir."

Ces dernières années, l'Américain a dû tenir compte des conflits avec la branche locale d’Al Qaida dans une zone où un puissant réseau de trafiquants et de passeurs sont omniprésents. Puis, en ce moment, se déroule aussi une ruée vers l’or dans le désert. Il y a beaucoup d’argent, de mouvements et de marchés noirs qui se développent également, au détriment des migrants. 

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