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"Zone de guerre" en Afrique du Sud

6 septembre 2019

Les journaux allemands réagissent aux violences xénophobes qui ont secoué l'Afrique du Sud cette semaine.

Südafrika, Johannesburg: Ausschreitungen in Malvern
Image : Getty Images/AFP/M. Spatari

"Le pays des sans-espoirs est en flammes", titrait cette semaine la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Même avec un nouveau président, l'Afrique du Sud ne parvient pas à se remettre à flots. La colère se transforme en violences et encore une fois, les immigrés en deviennent les victimes".


Cet épisode de violence intervenait au moment où s'ouvrait au Cap un Forum économique international censé permettre de discuter de thèmes comme la croissance et les traités de libre-échange. 
"L'Afrique veut se présenter comme un continent d'opportunités." Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa s'était donné avec "ambition le but d'attirer des centaines de milliards de dollars d'investissements étrangers et de faire du pays un des 50 Etats disposant du meilleur climat des affaires. Lorsqu'il avait remplacé le corrompu Jacob Zuma, le soulagement était grand. Mais voilà, Ramaphosa est au pouvoir depuis déjà un an et demi, mais jusqu'à présent, il n'a pas réussi grand-chose."

Distribution de machettes
Alors au lieu de voir des photos de poignées de main au Forum économique du Cap, ce sont d'autres images qui ont fait le tour du monde. Celles de "magasins pillés et brûlés" à Johannesburg et Pretoria. 
"Des vidéos sur internet montrent comment des automobilistes distribuent des machettes depuis leur véhicule et comment des personnes se font lapider et passer à tabac en pleine rue."


Le centre-ville de Johannesbourg ressemblait à une "zone de guerre", nous dit la Süddeutsche Zeitung en citant les mots de témoins qui ont assisté aux débordements. Le journal rappelle que "les violences extrêmes contre les étrangers se sont multipliées ces dernières années en Afrique du Sud", où environ un dixième de la population est immigrée. 
"Le pays ne dispose pas de statistiques officielles mais selon les organisations des droits de l'homme, plusieurs centaines de personnes ont trouvé la mort depuis la fin de l'apartheid en 1994."


Robert Mugabe, du héros au despote
La presse allemande réagit également à la mort de l'ancien président Robert Mugabe qui s'est éteint vendredi à l'âge de 95 ans. 


Les titres insistent tous sur l'évolution de Mugabe, "du héros de la liberté au despote" sur le site de la Tagesschau, du "libérateur devenu oppresseur" dans le FAZ, ou devenu "un despote brutal" selon le Spiegel Online, qui estime que "même après la mort de Mugabe, le Zimbabwe est loin d'être libre. Le dictateur est mort mais la dictature continue."

Robert Mugabe polarisait les opinions au ZimbabweImage : picture-alliance/dpa/U. Baumgarten

L'hebdomadaire affirme que le nouveau président Emmerson Mnangagwa "poursuit là où Mugabe avait arrêté, il est un apparatchik du parti unique qui a apparemment participé au pillage de son pays pendant toutes ces années". 
Alors qu'il avait promis un nouveau départ, "le Zimbabwe va droit vers une nouvelle hyperinflation, environ 90% de la population n'a pas de travail et des millions de personnes ont fui vers les pays voisins."


Lasers et loups garous 
Terminons sur une note positive avec ce collectif de jeunes cinéastes nigérians qui ont entre 5 et 19 ans et qui sont devenus "du jour au lendemain" des stars sur internet avec leurs petites vidéos de science-fiction. 


Le collectif s'appelle Critics Company et c'est la Tageszeitung qui en parle cette semaine. Dans les vidéos, on voit des effets spéciaux comme des tirs de lasers et des personnages qui se transforment en loup garou. La particularité est que tout se fait "sans équipement coûteux, mais seulement avec de vieux téléphones portables, de la persévérance et des idées. Personne n'a visité une école de cinéma ou suivi des cours. Ils ont appris à filmer, à produire, à écrire des scénarios et à ajouter des effets spéciaux en regardant des tutoriels en ligne"


"Nos premiers essais étaient tellement mauvais que nous les avions rapidement effacés", raconte l'un d'eux. Aujourd'hui, "leur chaîne Youtube gagne tous les jours des milliers de nouveaux abonnés" qui célèbrent le cinéma façon système D.